Le maire de Mascouche, Richard Marcotte, a été arrêté cette nuit à l'aéroport Montréal-Trudeau, à son retour de vacances à Cuba. Il a été interrogé au quartier général de la Sûreté du Québec et a été relâché vers 11 h.

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À sa sortie, après avoir rencontré des enquêteurs pendant près de 10 h, le maire a été accueilli par les journalistes. Il a déclaré d'emblée qu'il ne ferait pas de commentaires.

Quand il a été question d'une possible démission, il a toutefois ajouté : «Je suis encore maire...»

Il s'est ensuite engouffré dans une voiture où un proche l'attendait.

Les policiers de l'escouade Marteau l'ont cueilli à sa sortie de l'avion. Il a immédiatement été emmené au quartier général, en compagnie de sa conjointe,Shirley Wilkinson. Cette dernière a quitté le poste de police à bord d'une voiture banalisée peu avant 3h du matin.

M. Marcotte fait face à plusieurs chefs d'accusation de fraude, de complot et de corruption. Il était le seul des quinze accusés dans le cadre de l'opération Gravier à avoir échappé à la rafle de mardi.

Selon l'enquête de l'UPAC, il aurait favorisé certains entrepreneurs qui faisaient affaire avec Mascouche en échange de pots-de-vin. Normand Trudel, propriétaire de Transport et Excavation Mascouche, lui aurait notamment fourni gracieusement des chargements de terre pour sa résidence personnelle. M. Marcotte aurait aussi séjourné sur le yacht de Tony Accurso, dont les entreprises avaient des contrats avec la municipalité de Mascouche.

À l'aéroport Trudeau, tard hier soir, un petit groupe de Mascouchois attendait le maire Marcotte de pied ferme, pancartes à la main. « Je ne suis pas d'accord avec ce que M. Marcotte a fait. Je viens le dénoncer ici devant tout le monde », a dit Olivier Hamel. Un de ses amis brandissait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Combien coûtait déneiger une borne-fontaine à Cuba », un clin d'oeil au contrat de 400 000 $ accordé à Transport et Excavation Mascouche pour déneiger les 617 bornes d'incendie de la municipalité (650 $ l'unité).

Selon des voyageurs qui se trouvaient dans le même vol que M. Marcotte, ce dernier était calme à bord de l'appareil. « Il était assez décontracté. Sa femme le réconfortait en lui faisant des massages », a indiqué Rosalie Faubert, qui revenait également de vacances.

La plupart des passagers du vol savaient que le maire était à bord de l'appareil et qu'il devait être arrêté à son arrivée. « Ils ont senti notre regard. Ils nous ont dévisagés. La femme de M. Marcotte semblait hautaine. Elle n'était pas contente qu'on la regarde », a confié une voyageuse, qui a préféré taire son nom.

- Avec Isabelle Audet