L'opération Gravier, qui a débouché mardi sur une quinzaine d'arrestations pour des fraudes dans les contrats municipaux de Mascouche, a eu des conséquences inattendues. Les lignes téléphoniques pour permettre aux citoyens de révéler des irrégularités se sont remises à sonner, d'indiquer le responsable de l'Unité anticorruption, Robert Lafrenière.

«Cela délie les langues, cela incite les citoyens dont on a tellement besoin, à nous signaler des choses, ça eu un impact majeur pour nous et on est satisfait du nombre d'appels reçus depuis cette opération», a-t-il indiqué, en marge d'une commission parlementaire sur les crédits budgétaires du ministère de la Sécurité publique.

Il ne craint pas que la Commission Charbonneau vienne faire interférence dans le travail de l'UPAC. La commission était informée de l'intervention de cette semaine et se gouverne en conséquence puisque son mandat prévoit qu'elle ne doit pas entraver le travail d'enquête de la police, explique-t-il.

M. Lafrenière a indiqué qu'il n'aurait pas à demander de personnel supplémentaire; son unité a été créée il y a un an rappelle-t-il.

Son escouade a finalement eu une totale coopération du ministère de la Famille qui refusait de donner deux documents névralgiques pour enquêter sur l'attribution des places en garderie subventionnées par le gouvernement. Cette question «est un dossier qu'on travaille, on l'analyse depuis plusieurs mois, le travail se poursuit», indique-t-il. «On avait déjà plusieurs documents en notre possession, on a eu les derniers mercredi».

Avant les Fêtes, M. Lafrenière avait haussé les attentes en promettant un gros coup avant les Fêtes, des arrestations qui n'étaient finalement pas survenues. «Je ne dirai plus jamais de telles choses», a-t-il blagué. Il ne faisait pas toutefois référence au dossier de Mascouche: «on a plusieurs dossier sous enquête actuellement».