Déjà inculpé de voies de fait contre des policiers à la suite de l'occupation du cégep du Vieux-Montréal, Félix Généreux-Marotte a été formellement accusé, lundi, en lien avec le saccage du bureau de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp.

L'élève en sciences humaines au cégep du Vieux-Montréal est le fils d'Hans Marotte, un ardent défenseur des droits des chômeurs qui s'est fait connaître à la fin des années 1980 pour avoir grimpé sur la croix du mont Royal et y avoir accroché une bannière destinée à défendre la loi 101.

M. Marotte avait 20 ans à l'époque, soit le même âge que son fils aujourd'hui. Il avait alors écopé de deux ans de probation et de travaux communautaires. Il est aujourd'hui avocat, responsable des services juridiques au Mouvement Action Chômage.

Félix Généreux-Marotte fait face à quatre chefs d'accusation: introduction par effraction, méfait à l'égard d'un bien d'une valeur de plus de 5000 $, complot et vol de moins de 5000 $. Il a été arrêté chez lui samedi matin.

Hier, la poursuite s'est opposée à ce qu'il retrouve sa liberté. Il demeure donc détenu au moins jusqu'à son enquête sur cautionnement, qui aura lieu aujourd'hui.

Rappelons que vendredi matin, une cinquantaine de militants sont entrés de force dans le bureau de la ministre de l'Éducation, dans l'arrondissement de Montréal-Nord, y détruisant tout sur leur passage. En quelques minutes, des vitres ont été brisées, le mobilier renversé et les cadres projetés sur le sol.

Soutien

Lundi, le jeune homme pouvait compter sur le soutien d'une quarantaine de militants qui s'étaient déplacés au palais de justice de Montréal pour assister à sa comparution. Son père, aussi présent à l'audience, a rappelé d'entrée de jeu aux médias présents que son fils était présumé innocent.

M. Marotte se dit «très fier» que son fils milite contre la hausse des droits de scolarité. «Félix est chanceux et privilégié. Même si les droits de scolarité augmentent, ses parents ont les moyens de l'envoyer à l'université. S'il se bat, c'est qu'il voit plus loin que son intérêt individuel. Il est capable de voir l'impact de cette hausse sur la société», a-t-il expliqué.

Le jeune homme était en liberté provisoire au moment du saccage au bureau de la ministre Beauchamp. Il fait partie des 29 jeunes qui ont été accusés le mois dernier d'attroupement illégal, de méfait et d'entrave au travail des policiers au terme de l'occupation du cégep du Vieux-Montréal, survenue dans la nuit du 16 au 17 février. Il est toutefois le seul à avoir aussi été accusé de voies de fait contre les policiers. Il avait été remis en liberté provisoire en s'engageant notamment à ne pas troubler la paix.