Les jeux semblent être faits contre le seul Canadien condamné à la peine de mort aux États-Unis.

Ron Smith doit comparaître au cours d'une audience de clémence dans moins d'un mois, mais selon un document obtenu par La Presse Canadienne, son sort semble déjà être réglé avant même avoir pu se faire entendre.

Dans un document de quatre pages, un membre de la commission des pardons et des libérations conditionnelles du Montana recommande que la demande de Smith soit rejetée. Selon l'auteur, Smith ne respecte aucun des critères des commutations de peine formulée par la commission. Il écrit que Smith n'a pas fait preuve d'un comportement exemplaire pendant une longue période de temps, ajoutant qu'il n'existe donc pas de circonstance extraordinaires qui pourrait lui permettre de bénéficier d'une mesure exceptionnelle comme une commutation de peine.

Le document a été envoyé par erreur aux avocats de Smith. Ceux-ci sont d'ailleurs furieux de la tournure que semblent vouloir prendre les événements. L'un d'entre eux, Don Vernay, s'est demandé ce qu'il pouvait bien faire contre «des cartes truquées».

La directrice Fern Osler, a déclaré que ce document ne représentait pas la décision finale de la commission. Il a été rédigé par un employé afin de fournir des informations au comité de trois personnes. Elle a défendu la commission en affirmant que la décision n'a pas été prise et que le témoignage livré devant elle, en mai, sera pris en considération.

Joan, la fille de Ron Smith, s'est dit choquée d'entendre qu'un employé de la commission ait pu présenter une image aussi négative de son père.

«Je suis furieuse. Je ne sais pas qui est cette personne mais tous ceux qui connaissent mon père ont pu voir comment il avait changé, a-t-elle dit à La Presse Canadienne. J'espère que la commission n'est pas biaisée.»

La décision finale sur le sort de Ron Smith sera prise par le gouverneur du Montana, Brian Schweitzer. La commission formulera une recommandation à la suite de l'audience de clémence.

Les avocats de Smith soutiennent que s'il est vrai que leur client a commis un crime terrible, il a tout de même fait des efforts réels pour «montrer du remords.»