Une plainte de voies de fait a été déposée contre un policier à la suite d'une manifestation étudiante qui s'est déroulée la semaine dernière. Un enseignant du collège Ahuntsic affirme avoir reçu un coup de matraque dans le ventre et avoir été poussé contre un mur pendant que sa copine et lui tentaient de quitter le groupe de manifestants.

Sébastien Paquin-Charbonneau a été touché par l'histoire de Francis Grenier, un manifestant qui a reçu une grenade assourdissante dans l'oeil mercredi. Il a donc décidé de se rendre à la soirée qui a été organisée le jour même pour apporter du soutien à l'élève du cégep de Saint-Jérôme.

Mais une fois arrivé rue Saint-Denis, l'enseignant a senti que les policiers tentaient d'encercler le groupe de manifestants et que la tension montait. Il a donc décidé de se réfugier dans un restaurant pour attendre que le groupe s'éloigne et ensuite pouvoir quitter la manifestation.

À sa sortie du commerce, le couple se dirige vers la terrasse Saint-Denis, mais un groupe de policiers bloquent le passage. M. Paquin-Charbonneau demande alors à une policière s'il peut quitter la manifestation. Cette dernière répond qu'il doit s'adresser au sergent. Au même moment, «il y a un policier hors de contrôle qui est arrivé derrière elle et qui lui a demandé» ce que le couple voulait. «Elle lui a répondu: "Laisse-le faire, c'est un petit crisse de fendant"», raconte-t-il.

«Je suis prof au cégep. J'ai passé les folies. Je suis resté bouche bée par l'agressivité de ces propos», raconte-t-il.

Mais les événements ne s'arrêtent pas là, selon lui. Le policier a alors séparé l'enseignant de sa copine et l'a poussé jusqu'à un mur à l'aide de sa matraque . Le policier a ensuite menacé de l'arrêter s'il ne quittait pas les lieux.

Cette nuit-là, M. Paquin-Charbonneau a mis des heures avant de s'endormir. Durant l'intervention, il a réussi à garder un certain calme. Il croit cependant qu'un jeune étudiant, dominé par ses émotions, aurait pu réagir autrement. «Le policier s'est livré à des voies de fait portant atteinte à mon intégrité et à mon droit de manifester pacifiquement et d'être sur la voie publique», déplore-t-il.

Dès le lendemain, il s'est rendu au poste de police pour déposer une plainte criminelle de voies de fait contre le policier qui l'a bousculé. Vendredi, il a également déposé une plainte en déontologie policière.

Au Service de police de la Ville de Montréal, il a été impossible de savoir si d'autres plaintes criminelles ont été déposées la semaine dernière à la suite des manifestations étudiantes.