Souhaitant éviter un long débat juridique alors que sa compagnie n'est même plus active, l'ancien numéro 2 de la FTQ-Construction vient de s'avouer coupable d'avoir agi illégalement comme entrepreneur en construction résidentielle.

Alain Pigeon, qui a quitté la direction du syndicat en juin 2010, s'est entendu avec le procureur de couronne pour que le plaidoyer de culpabilité ne concerne que son entreprise, Gestion Immobilière P.O.P. Les accusations le visant à titre personnel ont donc été retirées.

À titre de seul actionnaire de la compagnie, il devra tout de même payer une amende de 5600 $, en vertu du jugement rendu au palais de justice de Granby mardi.

La Régie du bâtiment avait mené une enquête et conclu qu'en 2008, alors qu'il était en poste à la FTQ-Construction, Alain Pigeon aurait fait construire six résidences à Granby sans détenir de licence d'entrepreneur en construction.

«Il ne faisait pas les travaux lui-même, ça l'aurait placé en conflit d'intérêt à cause de sa fonction syndicale. Il faisait plutôt faire les travaux par des entrepreneurs licenciés. Lui c'est un type qui connaît l'industrie, il achetait des terrains, il faisait construire et il revendait. Et il s'assurait que tout se fasse correctement dans le respect de la convention collective», explique Me Robert Laurin, l'avocat de M. Pigeon.

«La Régie a prétendu qu'il devait avoir une licence. Nous aurions été prêts à faire le débat et plaider que ça n'avait pas de bon sens. Mais comme sa compagnie n'est plus active, ça aurait coûté cher en frais judiciaires juste pour le principe», ajoute le juriste.

La Régie du bâtiment, elle, croit que les poursuites étaient tout à fait justifiées dans une optique de protection du public.

«Pourquoi faisait-il construire ? Ce n'était pas pour habiter les maisons lui-même, c'était dans un but de revente, pour faire des profits. Et la loi dit bien que quiconque construit pour lui-même ou pour autrui dans un but de revente doit avoir une licence», insiste Marjolaine Veillette, porte-parole de l'organisme.