Un Canadien, condamné à cinq ans de prison pour sa participation aux troubles l'an dernier à Bahreïn, a été remis en liberté pour des raisons de santé notamment, a indiqué mardi son avocat.

Me Mohsen al-Alawi a ajouté, qu'à la demande de la défense, le président de la Cour d'appel a «libéré lundi Nasser al-Rass, qui souffre de problèmes cardiaques, pour des raisons de santé, mais aussi parce qu'il devrait être acquitté lors de la prochaine audience, prévue le 16 février».

Le 1er février, Ottawa avait appelé Manama à libérer son ressortissant pour des raisons humanitaires «afin qu'il puisse recevoir les soins médicaux auxquels il n'a pas accès en prison».

«Nous demeurons profondément préoccupés par la décision de la cour d'appel de Bahreïn de rejeter la preuve médicale des sérieuses complications de santé de M. Rass», avait ajouté la secrétaire d'État canadienne aux Affaires étrangères, Diane Ablonczy, dans un communiqué.

Nasser al-Rass faisait partie d'un groupe de chiites condamnés en octobre à des peines de trois à cinq ans de prison pour leur participation à des manifestations contre la dynastie sunnite des al-Khalifa, au pouvoir dans ce petit État du Golfe dont la population est majoritairement chiite.

Ses 13 coaccusés avaient ensuite été acquittés en appel pour «vices de forme» dans la procédure judiciaire, a indiqué Me Alawi, précisant que ce verdict n'avait pas été appliqué à son client pour «son absence de l'audience».

Il a dit s'attendre à ce que son client soit acquitté à son tour le 16 février, faisant remarquer qu'il ne pouvait toutefois pas quitter Bahreïn dans l'attente de la suite de son procès parce que son passeport était confisqué par les autorités.

M. Rass, un ingénieur employé au Koweït approchant la trentaine, s'était rendu au Bahreïn début mars pour rendre visite à sa famille. Il avait été arrêté à l'aéroport alors qu'il s'apprêtait à quitter le pays et écroué un mois à la prison al-Qala. Il a affirmé y avoir été battu.