La mort de Farshad Mohammadi illustre de façon dramatique ce que bien des intervenants constatent sur le terrain: la situation des sans-abri au centre-ville de Montréal se détériore.

«C'est un signal d'alarme», a résumé en point de presse hier Jocelyn Ann Campbell, responsable du développement social et communautaire au comité exécutif de la Ville de Montréal. Hier matin, a-t-elle précisé, le maire Gérald Tremblay a de nouveau demandé à rencontrer le ministre de la Santé, Yves Bolduc. Selon Mme Campbell, cette requête reste lettre morte depuis des mois.

L'administration Tremblay veut essentiellement convaincre Québec que les problèmes de santé mentale et de toxicomanie qui frappent le centre-ville relèvent du réseau de la santé, et non des champs de compétence municipaux. En juin dernier, on a transmis au gouvernement six recommandations qui se veulent «pragmatiques et réalisables à court terme». On demande également à Québec de l'aide financière pour «consolider» l'Équipe mobile de référence et d'intervention en itinérance.

À Québec, on a réagi avec étonnement à cette conférence de presse. «Nous sommes un peu surpris par la réaction de la Ville de Montréal, parce que nous avons déjà répondu à plusieurs de leurs demandes», explique Florent Tanlet, porte-parole de la ministre déléguée aux Services sociaux, Dominique Vien. Par exemple, une rencontre entre le maire Tremblay et les ministres Bolduc et Vien est prévue depuis longtemps et devrait se tenir au cours des prochaines semaines, a assuré le porte-parole.