Brandon Pardi, ce jeune automobiliste qui avait happé mortellement Bianca Leduc, une fillette de trois ans, en 2007, a été reconnu coupable de conduite dangereuse ayant causé la mort, vendredi, au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield.

Au jour de l'Halloween 2007, Bianca Leduc s'amusait sur le terrain de la maison de sa gardienne, à l'Ile Perrot, à l'ouest de Montréal. L'accusé, qui venait tout juste d'avoir 18 ans, a perdu le contrôle de sa voiture, qui a roulé sur le terrain pour frapper la petite fille.

Il a été établi que Brandon Pardi et un ami conduisaient chacun leur voiture à grande vitesse dans un secteur résidentiel, lorsqu'elles sont entrées en collision.

Le juge Michel Mercier, de la Cour du Québec, a estimé que Pardi s'était rendu coupable de conduite dangereuse ce jour-là parce qu'il était seul dans le véhicule alors qu'il ne détenait qu'un permis d'apprenti conducteur, qui l'obligeait à être accompagné d'un détenteur de permis.

Le chef d'accusation de conduite dangereuse ayant causé la mort est passible d'une peine maximale de 14 ans de prison, mais l'avocat de la Couronne, Joey Dubois, a indiqué vendredi qu'il ne réclamera pas cette peine, puisqu'il s'agit d'une première offense. Les observations sur la peine seront entendues en mars.

Pardi, aujourd'hui âgé de 22 ans, était aussi accusé de négligence criminelle ayant causé la mort, un chef d'accusation plus grave, passible d'une peine pouvant aller jusqu'à la prison à perpétuité. Mais le juge Mercier a ordonné l'arrêt conditionnel sur ce chef d'accusation, puisque Pardi ne peut être reconnu coupable de deux infractions pour le même geste.

Le dossier a mis plus de quatre ans avant d'être jugé sur le fond par les tribunaux: Brandon Pardi s'est battu jusqu'en Cour suprême du Canada pour être jugé comme un mineur, puisque l'accident s'est produit au jour de son 18e anniversaire de naissance. Sa requête a toutefois été rejetée et c'est en tant qu'adulte qu'il a dû faire face à la justice.

Le jeune homme semblait nerveux quand il est entré dans la salle d'audience avec plus de 20 amis et membres de sa famille. Il l'a plus tard quittée en pleurs sans s'adresser à un groupe de journalistes.

Dans un jugement de neuf pages, le juge Mercier a expliqué que le comportement de Pardi correspondait à la définition de conduite dangereuse.

«Je suis convaincu, au-delà d'un doute raisonnable, qu'il Pardi a conduit d'une manière qui était dangereuse pour le public», explique le juge Michel Mercier.

La Couronne semblait satisfaite du verdict et n'a pas fait grand cas de l'abandon de l'accusation plus grave.

Le procureur Joey Dubois a dit qu'il était improbable que cela ait un impact important sur la peine maximale de Pardi.

«La différence entre quelqu'un sachant conduire et un conducteur inexpérimenté est importante quand vous évaluez la négligence», a déclaré Me Dubois.

Il a toutefois ajouté que le jeune homme aurait dû mieux connaître les tenants et les aboutissants de la situation : «Il a grandi dans le quartier, et savait donc qu'il s'agissait d'une zone à 30 km/h, et aurait ainsi dû conduire de façon moins imprudente.»

Le prononcé de la peine est prévu pour le 20 mars.

L'avocat de la défense Pierre Joyal a expliqué qu'il était trop tôt pour commenter la décision du juge.

«En gros, ce que le juge a dit, est qu'il s'agissait de conduite dangereuse parce que Brandon ne possédait pas de permis de conduire valide», a-t-il dit à l'extérieur de la salle d'audience. «Nous allons lire le jugement, rentrer à la maison, s'asseoir et prendre une décision.»

L'autre conducteur impliqué dans l'accident, qui avait 17 ans au moment du drame et qui était, lui, jugé au Tribunal de la jeunesse, a été acquitté des mêmes accusations de conduite dangereuse ayant causé la mort et de négligence criminelle ayant causé la mort.