Le comédien Tony Conte parle-t-il anglais comme l'indique son CV d'artiste? «Non» et «absolument pas», ont soutenu son agente et sa conjointe, hier, lors de la dernière journée de témoignages dans le cadre de son procès pour complot et trafic de stupéfiants. L'acteur est même allé jusqu'à affirmer que sa méconnaissance de la langue de Shakespeare le «traumatisait» et que, pour cette raison, il n'avait jamais accepté de jouer en anglais.

Cette semaine, les procureurs du ministère public ont interrogé l'accusé sur le contenu d'un message texte rédigé en anglais faisant référence à un «deal» et au chiffre «30» qu'il avait reçu quelques heures avant d'être arrêté, lors d'une transaction qui devait être de 30 kg de cocaïne. Appelé à interpréter le message, Conte a alors répondu qu'il ne comprenait pas l'anglais et qu'il était incapable de consulter des messages textes sur son appareil téléphonique.

Le procureur de la Couronne, Me David Simon, a présenté hier matin le CV d'artiste de Conte où il est inscrit qu'il s'exprime en français, en italien ainsi qu'en anglais, avec un accent. Ce à quoi l'acteur a répondu qu'il avait déjà joué dans des productions anglophones, mais toujours des rôles de francophone. Il a d'ailleurs indiqué qu'il avait refusé beaucoup d'offres d'emploi pour cette raison.

Une fois la dernière portion de son contre-interrogatoire terminée, la défense a appelé deux autres témoins à la barre: la conjointe de Conte, Manon Carufel, et son agente, Chantal David.

En somme, les deux femmes ont corroboré le fait que M. Conte ne maîtrisait pas l'anglais. Tony n'est pas vraiment «haute technologie», «il n'a pas de page Facebook... C'est l'un des derniers acteurs à avoir eu un cellulaire», a raconté Mme David.

«Tony ne parle absolument pas anglais», a pour sa part indiqué Mme Carufel. Elle a aussi affirmé que Tony Conte ne connaissait pas du tout («zéro») les messages textes.

Tony Conte a été arrêté à la suite d'une fausse transaction impliquant deux agents doubles de la police de Montréal, le soir du 29 octobre 2008, dans une chambre de l'Auberge des Gouverneurs, rue Saint-Hubert. Conte affirme qu'il a été impliqué dans la transaction de stupéfiants bien malgré lui. Il a raconté qu'il s'était retrouvé dans l'hôtel pour prendre des nouvelles de l'état de santé du parrain du fils d'un ami mexicain en visite à Montréal.

Le procès devant jury reprendra le 9 janvier.