Une autre agente de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) accuse le corps policier de harcèlement, soutenant qu'elle a travaillé dans un climat «de peur et de contrôle» alors qu'elle oeuvrait au sein d'une division de lutte contre le crime organisé et contre le trafic de stupéfiants en Colombie-Britannique.

La caporale Elisabeth Mary Couture a déposé une poursuite la semaine dernière à la Cour suprême de la Colombie-Britannique. Le ministère de la Sécurité publique et le solliciteur général britanno-colombiens, le ministre fédéral de la Justice et trois membres de la Division E de la GRC sont visés par la poursuite.

Selon les documents de la cour, la plaignante a commencé à éprouver quotidiennement des symptômes associés à l'anxiété et à la panique qui l'ont forcée à prendre un congé de maladie. La souffrance psychologique et le harcèlement qu'elle a subis dans son milieu de travail en seraient la cause.

Les accusés auraient fait preuve d'un comportement inacceptable en lui imposant des règles inutiles en milieu de travail. Ils auraient également empêché Elisabeth Mary Couture d'effectuer son travail en se basant sur ses expériences antérieures comme membre de la GRC, soutient la poursuite.

Lors de son embauche, en juin 2009, la caporale a dû signer un code de conduite spécifique à sa division en plus de celui de la GRC. Dès sa première année, on lui a demandé de se concentrer sur son travail, de mettre fin à son commérage et de cesser d'allonger ses salutations matinales aux collègues, d'après les documents.

Le 15 septembre, en se rendant au poste, Elisabeth Mary Couture a été victime d'une attaque de panique, dit la poursuite. Elle a pris un congé de maladie et n'a pas réintégré le travail depuis.

En novembre, la caporale Catherine Galliford avait elle aussi déclaré avoir été victime de harcèlement et de harcèlement sexuel. Et selon elle, les femmes ne sont pas les seules victimes d'intimidation au sein de la GRC.

«Cela s'appelle le syndrôme de persécution collective, et il est bien présent dans la GRC», selon Mme Galliford.

La GRC et le gouvernement provincial n'ont pas voulu commenter le dossier, mardi, affirmant que le dossier était désormais devant les tribunaux.

Mais lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne, le nouveau Commissaire de la GRC, Bob Paulson, s'est engagé à restaurer le leadership et le sens des responsabilités au sein du corps policier, incluant une politique de tolérance zéro face à ce qu'il avait qualifié de «comportement sans coeur» comme le harcèlement.