L'acteur Tony Conte est devenu la vedette d'une importante transaction de stupéfiants bien malgré lui. Voilà ce qu'il a tenté de faire valoir au jury, hier matin, lors de son procès pour trafic de drogue.

Au cours de son interrogatoire, Conte a raconté ce qui l'avait mené, le 29 octobre 2008, dans une chambre d'hôtel de Montréal qui fut le théâtre d'une opération policière visant à stopper une transaction de cocaïne. En somme, le comédien a plaidé qu'il avait été victime d'un malentendu.

Les autres individus impliqués sont deux Mexicains, Miguel Sandoval et Guillermo Tobon- Gonzalez,  ainsi que deux Italo-Québécois, Paul Maravita et Anthony Riccio. Tous ont été arrêtés à la suite d'une transaction pour acheter de la cocaïne à laquelle deux agents doubles de la police de Montréal ont également pris part.

Selon le témoignage de Tony Conte, l'histoire aurait commencé avec l'expulsion du pays d'un homme d'origine mexicaine avec qui Conte s'est lié d'amitié. Une nuit, en octobre 2008, Conte reçoit un appel de son ami mexicain qui lui demande de prendre soin du parrain de son fils, qui serait bientôt de passage à Montréal pour voir des proches.

Lorsque le «compadre» (parrain en espagnol) arrive à Montréal, Conte raconte qu'il lui a donné rendez-vous dans une brasserie pour prendre un verre. Il vient accompagné de Sandoval et de Tobon-Gonzalez. Deux jours plus tard, les quatre hommes soupent dans un restaurant de la rue Crescent. Un ami de Conte, Anthony Riccio, les rejoint.

Le lendemain matin, Sandoval et Conte vont déjeuner dans un Tim Hortons du centre-ville. Entre alors en scène un dénommé «Chris», qui est en fait un agent d'infiltration du SPVM.

Lorsque Conte se présente à Chris, ce dernier lui répond qu'il n'est «qu'un simple soldat qui fait des commissions». Mal à l'aise, selon ses propres dires, Conte change de table et laisse Sandoval et Chris discuter.

À la fin de la journée, Sandoval, Tobon-Gonzales, Riccio et Conte quittent le Tim Hortons pour l'Auberge des Gouverneurs de la Place Dupuis, rue Saint-Hubert. Conte a témoigné qu'il voulait aller prendre des nouvelles du «compadre».

À son arrivée à l'hôtel, il part à sa recherche, mais croise l'agent d'infiltration Chris, qui, selon son témoignage, le somme d'entrer dans une chambre du 16e étage. À l'intérieur, Conte raconte qu'un homme inconnu, Paul Maravita, argumente avec Chris à propos de «kilos» et sur le fait que Maravita a seulement la somme de 200 000$ alors qu'ils s'étaient entendus sur une somme de 500 000 $.

«Moi, je ne comprends pas ce qui se passe», a raconté Conte, qui dit qu'à ce moment, il est figé par la peur. Une transaction est conclue et quelques minutes plus tard, le groupe tactique d'intervention met les cinq hommes en état d'arrestation.

La semaine dernière, l'agent d'infiltration a pour sa part indiqué que Conte avait affirmé pouvoir allonger la somme de 500 000$ pour acheter 30 kg de cocaïne, mais qu'il s'était seulement présenté avec 200 000 $ à l'hôtel.

Le procès se poursuit ce matin, avec le contre-interrogatoire de Conte par la Couronne.