Le squelette de Diane Grégoire trouvé la semaine dernière à Coteau-du-Lac pourrait fournir à la police de multiples réponses sur les causes de sa mort et sur l'identité d'un tueur éventuel, estime l'anthropologue Guy Gauthier.

Auteur et enseignant à la formation continue en anthropologie judiciaire au Collège Marie-Victorin, il croit que ses confrères qui ont examiné ou examineront les restes de Diane Grégoire pourront faire «parler» ses ossements.

L'anthropologue peut initialement, à l'aide de divers procédés et examens des os, déterminer l'âge, le sexe, la taille et, ultimement, l'identité d'une victime dont le squelette, même incomplet, lui est remis.

Dans le cas de Diane Grégoire, il y a fort à parier que la présence de son manteau Kanuk jaune sur la scène où le squelette a été découvert par un marcheur a fortement facilité l'identification.

Une fois cela fait, l'anthropologue se met en quête du moindre indice qui pourrait aiguiller les enquêteurs vers un suspect. Il pourrait notamment déterminer le type d'arme qui a causé le décès, couteau, scie, hache, projectile d'arme à feu ou objet contondant.

«Chaque type d'objet contondant, pointu ou d'arme laisse des traces bien spécifiques sur les ossements. En conséquence, advenant le cas, l'anthropologue peut identifier le type d'arme ou d'objet qui a provoqué le traumatisme ayant causé la mort», explique M. Gauthier.

Autre signe, sur un squelette, qui peut donner une idée de la cause du décès, s'il s'agit d'un étranglement «l'os hyoïde est généralement brisé».

Guy Gauthier indique qu'un anthropologue peut même déterminer le poids du tueur, et s'il était  gaucher ou droitier.

«Si la victime a une blessure au bras gauche, cela peut indiquer que l'agresseur était droitier et que la victime a utilisé son bras gauche pour se protéger le visage», dit-il.

«L'anthropologue peut déterminer si l'agresseur était gaucher ou droitier selon l'angle des plaies sur les os. De plus, il peut déterminer, dans certains cas, la force utilisée ainsi que la taille de l'agresseur en vertu de la profondeur des plaies», poursuit-il.

Par le degré de cicatrisation des plaies sur les os, on peut apprendre si elles ont été infligées longtemps ou peu de temps avant le décès, voir après.

La Sûreté du Québec, désormais à la tête de l'enquête sur le meurtre de Diane Grégoire, disparue le 31 janvier 2008, n'a laissé filtrer aucun détail sur la cause éventuelle du décès ou l'état du squelette. Mais le lieutenant Guy Lapointe affirme qu'il est clair qu'il s'agit d'un meurtre.

Guy Gauthier ne sait pas ce qui mène la police à ces conclusions, mais espère que ceux qui pratiquent sa science pourront aider la police à mettre la main au collet du ou des tueurs.