Un jeune homme d'origine jamaïcaine songe à porter plainte à la Commission des droits de la personne concernant une initiation qui a eu lieu mercredi à l'Université de Montréal, au cours de laquelle des étudiants ont défilé le visage peint en noir et déguisés en sprinteur jamaïcain.

L'événement était organisé par une association étudiante de l'École des hautes études commerciales (HÉC). Les participants à l'initiation étaient invités à intégrer dans leurs costumes la thématique des Jeux olympiques.

Un groupe d'étudiants avaient choisi de prendre le rôle du sprinteur Usain Bolt: ils ont recouvert leur visage, leurs bras et leurs jambes de maquillage noir, et portaient des maillots d'athlétisme jaunes et verts - les couleurs de la Jamaïque.

Anthony Morgan a affirmé s'être senti «inconfortable», puis avoir été choqué d'entendre les étudiants scander «Smoke More Weed!» (Fumez plus de pot). M. Morgan a raconté que les étudiants scandaient leurs slogans en empruntant un accent jamaïcain.

M. Morgan étudie le droit à l'Université McGill. Il se trouvait mercredi sur le campus de l'Université de Montréal par hasard, et a capté la scène avec la caméra de son appareil cellulaire.

«C'était terrible et je me suis senti très mal en voyant cela», a-t-il affirmé en entrevue avec La Presse canadienne. «Des étudiants à l'université devraient comprendre que ça ne se fait pas.»

Un porte-parole de l'Université de Montréal a affirmé que l'institution menait son enquête dans ce dossier.

Les HÉC ont de leur côté reconnu que la scène était inacceptable, mais ont fait valoir que les étudiants n'étaient pas malintentionnés. Un porte-parole a affirmé que les étudiants auraient simplement dû trouver une autre façon d'adhérer au thème de l'olympisme.

«Ils ont mal interprété le thème», a expliqué Michael Lartigau. «Nous avons parlé aux étudiants impliqués, ils sont attristés de la décision et sont désolés.»

Les appels logés aux bureaux de l'association étudiante n'ont pas été retournés.

Anthony Morgan a affirmé qu'il n'en voulait pas aux étudiants, mais s'est interrogé sur l'application des règlements de l'institution.

«Je crois que c'est davantage un problème au niveau de l'université», a-t-il dit. «Y'a-t-il un contrôle de la part de l'administration ? C'est le premier contact que ces étudiants ont avec leur université.»