La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a annoncé qu'un avion 737 de la compagnie First Air s'est écrasé au Nunavut, tuant 12 des 15 personnes se trouvant à bord. La direction du transporteur aérien First Air doit faire le point sur la tragédie, dimanche matin, à Ottawa.

La police a indiqué que l'accident était survenu samedi après-midi, vers 13 h 30, heure de l'Est, près du hameau de Resolute Bay, une communauté comptant environ 250 résidants et située à l'extrême nord de la baie Resolute et du passage du Nord-Ouest.

Selon les autorités, l'avion était un vol nolisé entre Yellowknife et Resolute Bay. La GRC a précisé que l'appareil comptait quatre membres d'équipage. Trois d'entre eux ont été blessés dans l'accident.

Le premier ministre Stephen Harper doit visiter le Nord canadien plus tard cette semaine. Les détails de son itinéraire seront confirmés prochainement.

«J'aimerais remercier de leur dévouement les membres des Forces armées canadiennes stationnés à Resolute Bay dans le cadre de l'Opération Nanook 2011, qui travaillent inlassablement sur le terrain avec le personnel d'urgence pour répondre à cette situation», a déclaré M. Harper, dans un communiqué émis en milieu de soirée samedi. Il s'est aussi dit attristé par l'écrasement de l'avion et a souligné que ses pensées et ses prières accompagnent les parents et amis des victimes.

Le gouverneur général David Johnston est actuellement en tournée au Nunavut et selon son agenda officiel, il devait être à Resolute samedi matin. Une porte-parole de son bureau a indiqué qu'aucun membre de la délégation officielle n'avait été impliqué dans l'écrasement.

«J'ai pu observer le professionnalisme et l'implication de nos Forces canadiennes et des organisations civiles alors qu'elles répondaient rapidement et de façon efficace à cette catastrophe», a déclaré M. Johnston par voie de communiqué.

Une porte-parole du gouverneur général a par ailleurs annoncé, tard samedi, que M. Johnston avait annulé toutes les activités prévues au programme de la journée de dimanche.

Des témoins ont raconté avoir vu l'avion s'affaisser sur une petite colline près de la piste d'atterrissage de l'aéroport. Des citoyens du secteur, à bord de véhicules tout-terrain, se sont précipités sur les lieux afin de venir à la rescousse des passagers, prisonniers de l'épave en feu.

«On pouvait voir des morceaux d'avion partout... la queue, le nez, tout», a raconté Saroomie Manik, un ancien maire de la communauté qui s'est rendu sur le site de la tragédie.

Selon M. Manik, deux jeunes filles, les petites-filles du propriétaire d'une auberge locale, faisaient partie des passagers. Le cuisinier de l'hôtel se trouvait également dans l'appareil, a-t-elle ajouté.

L'une des deux filles a péri tandis que l'autre a survécu, a aussi fait savoir M. Manik. La survivante a été transportée à Iqaluit à bord d'un médivac pour recevoir les premiers soins.

Selon la constable Angelique Dignard, le lieu de l'écrasement est situé à moins de deux kilomètres à l'ouest de Resolute Bay et était accessible par véhicule tout-terrain, même si le chemin est difficile d'accès, note-t-elle.

Le major Gerald Favre, du centre de recherche et sauvetage arctique de la base militaire de Trenton, a expliqué que des avions étaient déjà dans la région dans le cadre d'un exercice opérationnel, et avaient été assignés à l'effort de sauvetage.

Selon le major, l'avion qui s'est écrasé ne faisait pas partie de l'exercice.

Dans un communiqué émis vers 18 h samedi, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a confirmé avoir envoyé une équipe sur les lieux.

Selon son porte-parole, Chris Krepski, les enquêteurs sont arrivés sur le site peu de temps après l'écrasement. Ils se trouvaient déjà à Resolute, en vue des exercices militaires qui doivent voir lieu la semaine prochaine.

Selon M. Krepski, il est encore trop tôt pour établir la cause de l'écrasement.

«La première étape dans une enquête est la collecte de données. À ce moment particulier, il s'agit d'obtenir le plus d'informations possible à partir de la scène de l'accident, d'entrevues avec des témoins et de conversations avec les contrôleurs aériens. Nous devons aussi mettre la main sur les données météorologiques et d'entretien de l'appareil», a-t-il précisé.

Un employé de l'aéroport, qui a refusé de dévoiler son identité, a confié que le plafond nuageux était bas au moment de l'accident. Il s'est haussé une dizaine de minutes plus tard.

Les responsables de Transport Canada ont également réagi, samedi soir, annonçant avoir nommé un observateur ministériel qui les informera des progrès de l'enquête.

En entrevue à La Presse Canadienne, Yvan-Miville Des Chênes, consultant en aviation et ancien contrôleur aérien qui a déjà dirigé des avions de la compagnie First Air, a indiqué que l'entreprise et ses équipages avaient une bonne réputation.

«Vous devez vous souvenir que ces pilotes sont très bien entraînés pour ce genre de vols, spécialement dans le Nord du Canada», a-t-il dit.

«Il y avait des nuages à 300 pieds, d'autres à 800 pieds. Tout cela est très près du sol.»

Malgré tout, M. Des Chênes estime qu'il est encore trop tôt pour affirmer si l'accident est dû aux conditions météo ou à un bris mécanique.