Le bureau du procureur général de l'Ontario a déposé une plainte contre un juge qui a laissé des dizaines de défendants recouvrer leur liberté puisque leur avocat s'est présenté avec quelques minutes de retard au tribunal.

Le mois dernier, le juge Howard Chisvin, de la Cour de l'Ontario, a rejeté les actions déposées contre des accusés d'un tribunal de Newmarket, au nord de Toronto, sous prétexte que leur avocat, Me Brian McCallion, avait du retard.

Un schizophrène violent, un époux accusé de violence conjugale, un cambrioleur présumé et un avocat radié du barreau accusé de fraude figurent parmi les défendants qui ont pu prendre la clé des champs.

Certains d'entre eux avaient déjà plaidé coupable.

Le procureur en chef de la province a référé le dossier au Conseil de la magistrature de l'Ontario vendredi dernier, a affirmé le porte-parole Brendan Crawley.

Selon les informations rapportées par les médias, le juge Chisvin est retourné en cour à 11 h 46 après la suspension d'audience matinale. Il a attendu moins de deux minutes avant d'annuler les actes d'accusation.

Me Brian McCallion est revenu à 11h53. Le juge lui a alors affirmé que tous les dossiers avaient été réglés.

Le procureur général souhaite que les personnes qui ont été libérées puissent retourner devant le tribunal le plus rapidement possible, a indiqué M. Crawley.

«Un certain nombre d'individus sont déjà retournés devant les tribunaux. Certains ont plaidé coupable alors que d'autres ont vu leur audience reportée à une date ultérieure», a écrit le porte-parole dans un courriel.

Le Conseil de la magistrature de l'Ontario a le pouvoir d'avertir ou de réprimander les magistrats qui ont été reconnus coupables de mauvaise conduite, selon la registraire du conseil, Marilyn King.

Il n'a toutefois pas l'autorité de soumettre la décision d'un juge à une révision au sein du système judiciaire.