Un travailleur agricole guatémaltèque venu au Québec dans l'espoir d'améliorer ses conditions de vie a tragiquement trouvé la mort ce week-end, quelques jours à peine après son arrivée au pays. Le jeune homme de 22 ans, dont l'identité n'a pas été révélée, a été happé mortellement dans la nuit de samedi à dimanche alors qu'il circulait à vélo sur le rang Notre-Dame à Saint-Rémi.

En saison de récoltes, le village de la Montérégie accueille environ 2500 travailleurs agricoles du Mexique et du Guatemala. Ils sont hébergés chez les agriculteurs qui ont recours à leurs services.

Tôt hier matin, vers 1h, la victime rentrait à la ferme Potager Riendeau. Le jeune homme y avait été accueilli vendredi, selon plusieurs témoignages. Pour des raisons encore inconnues, une voiture qui circulait dans la même direction a fauché le jeune homme avant de terminer sa course dans un silo. La violence de l'impact ne laisse aucun doute. La victime a fracassé le pare-brise et la moitié de son corps s'est retrouvé à l'intérieur du véhicule. Des pinces de désincarcération ont dû être utilisées pour extirper le jeune homme de la carcasse de l'automobile. De son côté, le conducteur a subi des blessures légères.

Selon la Sûreté du Québec (SQ), l'alcool pourrait être en cause. Des prélèvements sanguins ont été effectués sur la victime et l'automobiliste.

Sur la dizaine de compagnons de travail de la victime interrogés par La Presse, personne ne connaissait vraiment le jeune homme puisqu'il avait seulement effectué un ou deux quarts de travail à la ferme. Même les propriétaires de l'entreprise n'étaient pas en mesure de donner son identité hier. Tous se désolaient par contre de son sort.

«On vient ici pour échapper à la pauvreté, pour donner une meilleure vie à nos femmes et à nos enfants», a raconté, en espagnol, un ouvrier guatémaltèque qui a demandé l'anonymat.

À voir la quantité de bécanes qui traînaient près des dortoirs de la ferme, la bicyclette est le moyen de transport de prédilection des travailleurs venus d'Amérique latine.

«Je n'oserais pas revenir du village en vélo en pleine nuit», a expliqué un des travailleurs mexicains. «Les voitures passent très vite et il n'y a pas toujours d'accotement. Certains portent des dossards pour être vus par les conducteurs, mais la nuit, il fait très sombre.»

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Saint-Rémi, en Montérégie.