Une femme de 30 ans a été arrêtée à la suite de l'agression d'Adélus Bellefleur, 17 ans, survenue tôt hier matin sur la réserve innue de Betsiamites, sur la Côte-Nord.

Elle devrait comparaître lundi prochain et pourrait faire face à des accusations d'homicide involontaire. Les deux autres femmes qui avaient été appréhendées ont été relâchées le temps de l'enquête, a indiqué le porte-parole de la Sûreté du Québec, Richard Gagné. Des enquêteurs de la division des crimes contre la personne de la SQ continuent de rencontrer des témoins aujourd'hui.

L'agression est survenue vers 5h hier matin, devant le centre communautaire de Betsiamites où se déroulait une soirée avec DJ à laquelle participait une soixantaine de jeunes. Une altercation se serait produite à l'extérieur de la salle. Selon des témoins, l'adolescente aurait été frappée à coups de bouteilles de bière par au moins deux autres femmes, une information que refuse pour l'instant de confirmer la Sûreté du Québec. «Je suis encore sous le choc, a confié samedi une amie de la victime qui venait de la quitter lorsque le drame s'est produit. Ces filles ne méritent pas de rentrer dans notre communauté. Elles ont volé la vie d'une amie précieuse et exceptionnelle qui aimait la vie.»

Une autopsie sera pratiquée sur le corps de la jeune fille au cours des prochains jours pour déterminer la cause exacte du décès. Les motifs de l'agression demeurent flous. Selon un témoin, qui préfère conserver l'anonymat, il s'agirait d'une histoire de jalousie, ce qui a été corroboré par d'autres habitants de la réserve innue. L'adolescente a succombé à ses blessures sur place. Elle a été transportée au centre hospitalier de Baie-Comeau où son décès a été constaté. Des témoins ont souligné que l'ambulance a mis plus de 40 minutes à arriver sur place. La réserve est située à 46 kilomètres de Baie-Comeau.

Le décès d'Adélus Bellefleur a causé l'émoi dans cette communauté de 2300 habitants. Deux pages Facebook en mémoire de l'adolescente ont été créées par ses amis. Ceux-ci la décrivent comme une fille généreuse, belle et pleine de vie qui avait toujours le sourire. «Niaut» (au revoir, en innu), murmurent-ils par dizaines sur les babillards des deux pages.

Avec Gabriel Béland