Les policiers qui ont été impliqués dans l'incident qui a coûté la vie à Mohamed Anas Bennis, en décembre 2005 à Montréal, ne pouvaient agir autrement, conclut la coroner Catherine Rudel-Tessier, qui vient de rendre public son rapport.



Sans raison apparente, en criant «Dieu est grand», Mohamed Anas Bennis avait brandi un couteau devant le policier Yannick Bernier, qui marchait dans la rue, et l'avait blessé au cou et à la jambe.

Le policier Bernier et son collègue Jonathan Roy avaient ordonné à M. Bennis, en vain, de lâcher son couteau. Il n'avait pas obtempéré et s'apprêtait à se jeter de nouveau sur l'agent Bernier. Celui-ci, déjà blessé, a alors tiré deux fois sur M. Bennis, dont un coup qui a été fatal.

La coroner indique que les policiers n'avaient guère le choix d'agir comme ils l'ont fait, sans mettre leur vie encore plus en danger, et qu'ils ne pouvaient compter sur des renforts puisque la seconde agression était imminente.

La coroner souligne aussi que M. Bennis souffrait de problèmes d'anxiété et de dépression, mais la question de savoir s'il était aussi en proie à un délire ou à une paranoïa reste sans réponse. Elle se demande pourquoi il a ainsi agressé un policier qu'il ne connaissait pas et pourquoi il portait sur lui un couteau, alors qu'il revenait de la mosquée.