Les parents de Simon*, un jeune déficient intellectuel de 13 ans, ont vécu un véritable cauchemar.

Ils ont découvert que l'ado qui avait l'âge mental d'un enfant de huit ans, était devenu l'objet sexuel d'un parfait inconnu.

Cet homme, Stéphane Richard, a reconnu ce matin, au palais de justice de Montréal, avoir abusé de l'ado durant cinq mois, chaque semaine. Parfois plusieurs fois par semaine.

L'homme de 43 ans a également plaidé coupable à deux chefs d'accusation de possession de pornographie juvénile et de possession de cocaïne.

Le 10 octobre dernier, Simon arrive en retard à la maison. Ses parents le questionnent sur la raison de son retard. L'ado commence par mentir. Il finit par craquer : il était chez Stéphane.

Stéphane est un parfait inconnu. Il a rencontré l'ado dans une station de métro cinq mois plus tôt. Il lui offrait des cadeaux, dont des modèles à coller, en échange de faveurs sexuelles.

Le jeune déficient raconte alors à ses parents qu'il en tire du plaisir. Il prend même parfois sa douche avec cet inconnu.

Les parents, horrifiés, demandent à leur fils de les conduire chez Stéphane. Une fois devant le minuscule appartement de la rue Ontario dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, les parents logent un appel à la police.

Lorsque les policiers débarquent, ils découvrent un véritable lieu de culte de la sexualité, a décrit la procureure de la Couronne, Rachelle Pitre à la juge Louise Bourdeau. Des condoms souillés et toutes sortes de jouets sexuels, dont certains de fabrication artisanale, traînent un peu partout dans le logement.

Les modèles à coller décrits par l'ado sont également découverts dans le logement. Les policiers saisissent l'ordinateur de l'accusé. Après analyse de son contenu, ils y découvriront 45 images et 22 photos de pornographie juvénile.

Le jeune déficient intellectuel a raconté aux enquêteurs de la Division des agressions sexuelles que Stéphane lui fournissait des «25 sous» pour l'appeler sur son cellulaire afin de l'avertir de son arrivée au logement. Le garçon rencontrait son agresseur plusieurs fois par semaine.

«Est-ce exact ?», a demandé la juge à l'accusé, debout dans le box.

«Oui», a répondu Stéphane Richard, sans émotion dans la voix. Il portait une grosse croix bien en évidence dans le cou.

L'accusé, défendu par Karine Petroff, est détenu depuis son arrestation le 10 octobre dernier. Il n'a pas d'antécédent judiciaire en matière sexuelle. La juge Bourdeau a demandé à ce qu'il soit vu par un psychiatre ou un psychologue pour évaluer sa déviance sexuelle. Les représentations sur la peine auront lieu le 7 septembre.

*le nom de la victime a été modifié puisque son identité est frappée d'un interdit de publication.