Un groupe de Canadiens a exhorté, jeudi, à New York, des représentants des Nations unies à retirer le nom d'un Montréalais qui figure dans la liste d'interdiction de vol de l'ONU.

Cependant, cette délégation de sympathisants d'Abousfian Abdelrazik a quitté la rencontre, qui a duré deux heures, avec des attentes mitigées.

L'un des membres du groupe, James Loney, a dit ignorer si la rencontre allait mener au retrait du nom du Montréalais de la «liste noire» de l'ONU. Il a dit qu'il éprouvait de l'espoir prudent.

M. Abdelrazik, un Canadien d'origine soudanaise qui aurait des liens avec des activités terroristes et en aurait eu avec Oussama Ben Laden, est dans l'impossibilité de travailler à cause des sanctions de l'ONU. Parmi ces sanctions figurent un gel des avoirs et une interdiction de voyage.

Abousfian Abdelrazik figure, depuis 2006, sur cette liste de l'ONU, qui a maintenu sa vie dans les limbes.

Le délégation, qui comportait sept personnes et était appuyée par plus de 90 organisations canadiennes, a conduit jusqu'à New York pour rencontrer des représentants du comité onusien qui assure le suivi des sanctions prises contre Al-Qaïda et les talibans. Ce comité est présidé par l'Allemagne.

James Loney, qui a déjà été pris en otage en Irak, a raconté que les représentants avaient regardé une déclaration vidéo d'Abousfian Abdelrazik et promis de faire part des craintes du groupe.

Cependant, les représentants onusiens ont également souligné l'importance que revêtaient les outils de prévention comme la liste où figure le nom de M. Abdelrazik, liste qui découle de la résolution 1267.

Les représentants ont demandé à M. Abdelrazik de faire confiance aux procédures de retrait de noms de la liste.

Mais M. Loney estime que cela sera difficile pour un homme dont le nom demeure inscrit dans une telle liste, et ce, même si le Service canadien du renseignement de sécurité et la Gendarmerie royale du Canada ont admis n'avoir aucune preuve.

James Loney croit néanmoins que la délégation a réalisé des progrès au nom de M. Abdelrazik. Il a expliqué que l'un des représentants avait affirmé que la présentation du groupe avait permis de rappeler que des êtres humains se trouvaient derrière les noms de la liste.

Abousfian Abdelrazik a été maintenu en exil forcé au Soudan durant six ans. Il a passé une partie de cette période en prison, où il dit avoir été torturé. En 2009, il a obtenu l'autorisation pour revenir au Canada.