Des sympathisants d'un Montréalais retenu sans procès pendant six ans au Soudan ont pris le chemin des Nations unies, mercredi, dans l'espoir d'accomplir le rare exploit de faire retirer son nom de la liste des terroristes de l'ONU.

Abousfian Adbelrazik a été maintenu en exil forcé au Soudan pendant six ans -dont une partie a été passée en prison, où il affirme avoir été torturé.

Depuis son retour au pays, le Montréalais a été incapable de faire retirer son nom de la liste, ce qui l'a laissé dans des limbes juridiques et financiers, même s'il a été officiellement blanchi de toute allégation de terrorisme par le Service canadien du renseignement de sécurité et la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Huit sympathisants de M. Adbelrazik sont partis mercredi pour New York afin de tenter de faire retirer son nom de la liste. Ils espèrent rencontrer jeudi l'ambassadeur allemand à l'ONU, Peter Wittig, président du comité du Conseil de sécurité qui supervise la liste de surveillance.

Les sympathisants de M. Abdelrazik soutiennent avoir l'appui de 90 organismes canadiens.

M. Abdelrazik dit qu'il traverse une période sombre et effrayante en raison de sa présence sur la «liste noire». Il a pu revenir au Canada l'été dernier, mais continue de subir des sanctions.

Il a déjà intenté une poursuite de 27 millions de dollars contre l'ancien ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon.

Figurer sur la «liste noire» de l'ONU signifie que M. Abdelrazik ne peut quitter le pays et que tous ses actifs demeurent gelés.

Le gouvernement du Québec lui a récemment indiqué qu'il ne pouvait recevoir d'aide financière pour ses enfants parce que son nom figure sur la liste de l'ONU.