Présenté comme la tête dirigeante du réseau de trafiquants de drogue démantelé hier, Tyron Canatonquin est connu pour faire du trafic de drogue et d'armes à feu depuis plusieurs années. Il est toutefois peu actif sur le territoire de Kanesatake, où il ne ferait pas partie du «bon clan».

Canatonquin, 43 ans, est une figure bien connue des milieux policiers depuis la crise d'Oka, au début des années 90. Il se montrait toutefois tranquille depuis une dizaine d'années, particulièrement à Kanesatake, où il a une maison. Ses activités criminelles seraient donc concentrées à l'extérieur, surtout dans la région montréalaise.

Selon nos sources, Tyron Canatonquin ne s'entend pas avec certains leaders criminels de Kanesatake. Sa maison, située en bordure du lac des Deux-Montagnes, a longtemps été surveillée par caméra.

«Inactif» depuis 10 ans

Les dernières accusations importantes dont il a été l'objet remontent à une dizaine d'années. En 2000, il a été arrêté dans le cadre d'une vaste opération visant des trafiquants impliqués dans l'exportation de marijuana vers les États-Unis. Accusé de complot, il avait écopé de deux ans de prison.

Il a aussi des antécédents en matière de possession non autorisée d'armes à feu datant des années 90. Plus récemment, en 2007, des armes à feu ont été découvertes chez sa soeur Maria; les policiers ont présumé qu'elles étaient à lui. Le juge a ordonné l'arrêt du processus judiciaire à l'égard de Maria Canatonquin dans cette affaire.

Outre ses activités de trafiquant, Tyron Canatonquin est perçu comme un homme capable de violence spontanée, comme en témoignent quelques incidents survenus dans les années 90.

En 1991, les policiers de la Sûreté du Québec se sont présentés pour perquisitionner au dépanneur de son père, Peter Canatonquin, à la recherche de cigarettes de contrebande. Tyron Canatonquin a alors été arrêté et accusé d'entrave et de résistance à un agent de la paix ainsi que de menaces de mort.

En 1998, Canatonquin a plaidé coupable à une accusation de conduite dangereuse après que sa copine fut tombé du marchepied de son véhicule, au petit matin, le 1er janvier de cette année-là. Elle avait été retrouvée devant sa résidence, souffrant de multiples fractures.