La Régie des alcools révoque le permis de bar du Café Ferrari, à Rivière-des-Prairies, et confisque toutes ses bouteilles de boissons alcoolisées, car elle considère qu'une reprise de ses activités représente un danger pour la sécurité publique.

Les policiers ont convaincu les régisseurs que la série d'actes criminels qui s'est déroulée dans ce café-bar ou dans les environs immédiats avait pour but d'intimider le propriétaire et qu'elle laisse craindre le pire. «La présence de gang de rue, le port et l'utilisation d'armes à feu amplifient le risque pour la vie, la santé et la sécurité des citoyens», indique leur décision, rendue lundi.

Le bar, situé rue André-Ampère, est déjà fermé depuis un an, mais les propriétaires, Caterina Padula et son fils Vincenzo, contestaient la suspension de leur permis. Pourtant, au cours d'audiences en mars, M. Padula a reconnu que les gangs de rue causent tellement de problèmes dans Rivière-des-Prairies qu'il souhaitait déménager son établissement dans un autre quartier.

De son côté, le sergent-détective Jean-Claude Gauthier, spécialiste des gangs de rue à la police de Montréal, a dit que le café-bar Ferrari et le D-Lounge, situé juste à côté, étaient devenus les cibles des Bo-Gars, un gang «rouge», et de ses associés, qui cherchent à contrôler le trafic de drogue dans le quartier.

Dans sa décision, la Régie des alcools, des courses et des jeux rappelle les incidents suivants:

> «Le 21 mars 2009, des briques sont lancées dans les vitrines de l'établissement par des hommes de race noire;

> «Le 24 novembre 2009, un incendie criminel survient à l'établissement, alors qu'un cocktail Molotov est allumé à l'intérieur de celui-ci. La vidéo de surveillance laisse voir qu'il s'agit de suspects de race noire;

> «Le 30 décembre 2009, trois suspects de race noire font une irruption armée d'une mitraillette dans le bar. L'arme est «crinquée» par l'individu qui la tient et est pointée à quelques reprises en direction de la clientèle du café.»

La Régie conclut qu'elle «n'a pas l'intention de laisser la situation se dégrader davantage avant d'intervenir dans ce quartier résidentiel».