Iqaluit, la capitale du territoire nordique du Nunavut, a été ébranlée mercredi par la découverte des cadavres d'un homme, d'une femme et de deux enfants.

Les corps des victimes, qui sont toutes de la même famille, ont été localisés à deux endroits différents.

La première ministre du Nunavut, Eva Aariak, a déclaré que la journée de mercredi en était une empreinte de tristesse. La mairesse d'Iqaluit, Madeleine Redfern, a enjoint la communauté de 6000 habitants à se serrer les coudes pour affronter le drame.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) rapporte que le corps d'un homme a d'abord été trouvé sur le terrain du cimetière d'Iqaluit, mardi après-midi. Une carabine gisait à ses côtés, sur le sol.

Cette découverte a conduit les policiers à une résidence située à environ un kilomètre de là. Les cadavres d'une femme et de deux enfants y ont été trouvés.

La police n'a pas encore révélé les causes apparentes des décès, mais il a confirmé la présence d'une carabine auprès de l'homme.

«Nous considérons que cette mort est suspecte et nous croyons avoir affaire à un incident isolé», a déclaré le Sergent Jimmy Akavak, de la GRC, avant d'affirmer que les quatre victimes étaient liées.

«Tout ce que je peux dire, c'est que les victimes formaient une famille, constituée d'un homme adulte, d'une femme et de deux enfants.»

M. Akavak a néanmoins signalé que la police n'était pas à la recherche de suspects et que la communauté n'était pas en danger. Il a refusé de préciser les liens de parenté des victimes et de fournir leurs âges respectifs.

Tandis que l'enquête se poursuit, les policiers prévoient divulguer davantage d'informations lors d'une conférence de presse jeudi.

La première ministre Aariak a dit avoir rencontré les ministres des Services sociaux, de l'Éducation et de la Justice pour mettre en place des services d'aide pour les gens touchés par le drame.

«C'est une triste journée pour Iqaluit et pour l'ensemble du Nunavut.»

«Il n'y a pas de mots pour décrire le choc et le deuil qui accablent Iqaluit et le reste du territoire», a laissé tomber Mme Aariak, en entrevue à La Presse Canadienne.

«Nous formons une communauté tissée serrée, malgré la grandeur de notre territoire. Quand une tragédie comme celle-là se produit ici, la population s'en trouve grandement affectée.»

Mme Aadriak a terminé sa déclaration en mentionnant qu'elle avait «elle aussi été touchée par la tragédie» et qu'elle «traversait les mêmes étapes de deuil que les autres».

Un porte-parole n'a pas pu spécifier immédiatement si la première ministre avait des liens familiaux avec les victimes. La principale intéressée a également refusé de commenter sa déclaration.

L'école de la ville a été fermée pour la journée.

«Nous devons nous aider pour passer à travers», a déclaré la mairesse Redfern.

«Plusieurs personnes, dont les membres de la famille et les amis des victimes, les intervenants d'urgence et les membres de la communauté ont besoin d'être conseillés immédiatement. Le territoire du Nunavut doit également aller aux sources et travailler à attaquer les causes de ses problèmes.»

Le combat que mène le jeune territoire de 12 ans contre le crime, les actes de violence conjugale, l'abus de substance et l'insalubrité des logements est connu et bien documenté.

Un rapport publié en 2009 rapporte que le taux de suicide des hommes Inuit âgés entre 15 et 24 ans est environ 28 fois plus élevé que celui de leurs pairs du sud du Canada, estimé à 600 par 100 000.

Mme Aariak a pour sa part identifié l'insalubrité des logements comme un problème sous-jacent.

«Malheureusement, ça arrive plus souvent qu'on ne le voudrait. Nous avons un taux de suicide élevé ici et ça n'aide pas non plus», a-t-elle admis.

«Nous faisons notre possible, considérant les ressources humaines et monétaires dont notre gouvernement dispose. Mais le besoin est énorme. Nous avons toujours besoin d'aide supplémentaire.»