Lors de son inspection visuelle de la fourgonnette de Claude Larouche, la biologiste judiciaire Jacinthe Prévost n'a pas trouvé de sang.

C'est en menant des tests plus poussés dignes de la télésérie américaine CSI que cette spécialiste en projection de sang a découvert la substance sur un tapis, une couverture de la banquette du milieu ainsi que sur un siège du côté passager de la Ford Windstar.

Il se peut que le sang ait été nettoyé ou encore dilué, ce qui l'aurait rendu impossible à voir à l'oeil nu, a expliqué la biologiste, hier, au procès de Claude Larouche au palais de justice de Montréal.

L'homme de 49 ans est soupçonné d'avoir enlevé, violé et tué Natasha Cournoyer. La fonctionnaire de 37 ans a disparu le 1er octobre 2009 après avoir quitté son travail vers 20h à Laval. Son corps a été retrouvé le 6 octobre dans un terrain vague à Pointe-aux-Trembles.

Luminol

La biologiste a dû avoir recours au luminol, une substance chimique utilisée pour détecter les faibles traces de sang laissées sur les scènes de crime. Au contact du sang, il se produit un éclat bleu caractéristique. La scientifique a mené ces analyses un mois après la découverte du corps de la victime, alors que Claude Larouche venait d'être arrêté à Montréal.

«Une personne ensanglantée peut-elle avoir fait un séjour dans ce véhicule?», a demandé la procureure de la Couronne, Me Éliane Perreault. «Oui, c'est possible», a répondu la biologiste judiciaire.

Le motel Lido

Son collègue au Laboratoire de science judiciaire et médecine légale, Jean Bergeron, a quant à lui trouvé du sperme et du sang sur le tapis de la chambre du motel Lido, à Laval, où l'accusé aurait séjourné le soir de la disparition de la victime. Il y en avait également sur les carreaux de céramique de la salle de bains.

M. Bergeron a ratissé la chambre un mois après la disparition de la victime. Le ménage y avait été fait maintes et maintes fois depuis, si bien que le scientifique a lui aussi dû avoir recours au luminol.

Ces deux biologistes judiciaires ont tenu les jurés en haleine, hier, lorsqu'ils ont souligné que ce serait une autre de leurs collègues, France Gingras, qui dévoilerait les résultats de ces prélèvements. Hier, les jurés ignoraient donc toujours si le sang prélevé est celui de Natasha Cournoyer. Cette troisième biologiste devrait témoigner aujourd'hui.

Cisailles

Plus tôt, hier matin, deux autres experts, un chimiste et un physicien, sont venus témoigner. Ils ont dit qu'une paire de cisailles trouvée dans la fourgonnette de l'accusé a peut-être servi à couper les cartes d'identité et les cartes bancaires de Natasha Cournoyer. Près d'une trentaine de morceaux de cartes appartenant à la victime ont été trouvés en bordure de l'autoroute 19.

En comparant les résidus de plastique trouvés sur l'outil à ces morceaux de carte, le chimiste André Tremblay a conclu que leurs caractéristiques étaient «vraisemblablement correspondantes».