L'étau se resserre autour d'Éric Baladi, 37 ans, soupçonné d'avoir leurré des adolescentes sur l'internet en se servant de réseaux sociaux. Il en aurait forcé certaines, âgées de 13 ans seulement, à se prostituer.

En analysant l'ordinateur saisi chez l'accusé, à Pierrefonds, les enquêteurs de la Sûreté du Québec ont récemment découvert de nouvelles victimes. Au total, il en aurait fait deux à Vaudreuil-Dorion et huit à Montréal, toutes adolescentes.

De nouvelles accusations de leurre informatique, d'attouchements sexuels, de proxénétisme et de menaces ont ainsi été portées contre lui, hier, au palais de justice de Montréal. Au total, il fait face à 45 chefs d'accusation pour des crimes commis entre le 1er septembre 2009 et le 1er mars 2010.

Hockey mineur

Éric Baladi était entraîneur d'une équipe de hockey pee-wee à Dollard-des-Ormeaux, dans l'ouest de Montréal, durant cette période. Ses joueurs ne figurent toutefois pas parmi les victimes.

L'accusé avait déjà été arrêté en avril 2010 et inculpé sous huit chefs d'avoir menacé et forcé à se prostituer deux jeunes filles de 14 et 15 ans à Vaudreuil-Dorion. Comme Baladi n'avait pas d'antécédents judiciaires, il avait été libéré sous conditions.

Baladi a continué à entraîner une équipe de hockey mineur jusqu'à sa seconde arrestation, en décembre dernier. L'Équipe d'enquête sur l'exploitation sexuelle des enfants sur internet de la Sûreté du Québec avait alors découvert l'identité de trois autres victimes âgées de 13 ans, cette fois à Montréal. Baladi a été inculpé sous une vingtaine de chefs et est demeuré détenu. L'association locale de hockey mineur de Dollard-des-Ormeaux a alors eu vent de l'affaire et a suspendu l'entraîneur bénévole.

En décembre, les enquêteurs de la SQ n'avaient vraisemblablement pas encore fini d'analyser son ordinateur, d'où les nouvelles accusations portées contre lui hier. Le procureur de la Couronne, Steeve Larivière, s'est opposé à la mise en liberté de Baladi. En apprenant cela, l'accusé a renoncé à en faire la demande. Il retournera en cour le 8 juillet.

Hockey Québec, l'organisme qui régit le hockey mineur dans la province, a une politique de vérification des antécédents judiciaires. Or, cette vérification est laissée au bon vouloir de chaque association locale - il y en a 250, composées essentiellement de bénévoles.

Après la récente histoire de Gilbert Dubé, entraîneur bénévole de Montréal-Nord qui a agressé quatre de ses jeunes joueurs alors qu'il avait des antécédents en semblable matière, Hockey Québec a décidé de resserrer ses règles. Cette vérification deviendra obligatoire la saison prochaine.