Sans un échantillon d'ADN prélevé sur des mégots de cigarettes, la police de Montréal n'aurait probablement jamais retrouvé le pédophile Michael Allan Duncan.

Concierge dans un immeuble à logements du quartier Côte-des-Neiges, il vivait sous une fausse identité. Il se faisait appeler Jack Armstrong.

En tant que concierge, il avait les clés d'un logement vide. C'est là qu'il a agressé sexuellement à plusieurs reprises quatre petites filles âgées de 7, 9 et 10 ans. Il les a notamment forcées à lui faire des fellations.

Les agressions ont eu lieu entre septembre 2004 et juin 2005. Soupçonnant que les petites filles allaient finir par le dénoncer, l'homme âgé aujourd'hui de 52 ans s'est évaporé dans la nature.

Lorsque les fillettes ont porté plainte, les enquêteurs de la police de Montréal se sont mis à la recherche de «Jack Armstrong», sans succès.

ADN sur des mégots

En fouillant son appartement laissé vacant, la police a trouvé des mégots de cigarettes. Cette découverte lui a permis de prélever l'ADN de l'agresseur.

La police de Montréal a alors lancé un mandat d'arrêt contre un pédophile à l'identité inconnue qui se faisait passer pour «Jack Armstrong». À la même époque, la police de Toronto le recherchait pour des crimes similaires.

C'est finalement la police de Barrie en Ontario qui lui a mis la main au collet en octobre 2007 grâce à la présence d'esprit d'une mère de famille.

Duncan était le colocataire de cette mère qui élevait seule ses deux jeunes enfants. Un jour, elle a découvert du matériel pornographique juvénile dans son ordinateur. Cette femme a immédiatement appelé la police, craignant pour la sécurité de ses enfants, selon un article du Barrie Examiner.

En prélevant les empreintes digitales de Duncan, la police de Barrie a permis à ses confrères de Toronto et de Montréal de découvrir la véritable identité du prédateur sexuel.

Trois ans de prison

En avril 2009, Duncan a ainsi été condamné à trois ans de prison pour des crimes sexuels commis auprès de jeunes victimes à Toronto. Il a alors dû fournir un échantillon d'ADN. Cela a permis à la police de Montréal de confirmer hors de tout doute qu'il s'agissait bien du même pédophile qui avait laissé de vieux mégots de cigarettes dans son logement du quartier Côte-des-Neiges avant de disparaître.

Hier, ce grand maigre aux traits tirés et à la barbe longue a reconnu sa culpabilité à quatre chefs d'agression sexuelle sur les quatre fillettes âgées de 7 à 10 ans, au palais de justice de Montréal.

La procureure de la Couronne, Me Rachelle Pitre, a présenté une requête pour qu'il soit déclaré délinquant dangereux ou à contrôler. Si le tribunal en vient à cette conclusion, il fera l'objet d'une surveillance stricte pour une longue période après sa sortie de prison. L'accusé, originaire de Kingston en Ontario, a une longue feuille de route criminelle. Sa première condamnation pour avoir agressé sexuellement un enfant remonte à 1986. Il sera de retour en cour le 21 juin.