Le petit Olivier, cinq ans, 4 pieds et 1 pouce, 64 livres, avait 27 plaies au corps causées par un objet piquant, vraisemblablement un couteau. La majorité de ces plaies se trouvaient à l'abdomen, ainsi qu'au dos, mais il en avait aussi aux mains, signe qu'il a essayé de se défendre.



C'est ce qui ressort du témoignage extrêmement troublant que le pathologiste André Bourgault a commencé à livrer au jury chargé de juger Guy Turcotte, juste avant la pause du midi. Le Dr Bourgault a fait les autopsies des bambins, Olivier 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans, tués par leur père, le 20 ou 21 février 2009, dans sa maison de Piedmont. La description et les données mathématiques des plaies infligées au petit Olivier, incluant la longueur de la coupure à la surface de la peau, est très pénible à entendre. Des membres de familles ont du mal à retenir leurs larmes, tandis que l'accusé, Guy Turcotte, est littéralement effondré dans le box. Il est même resté assis, quand le jury a quitté pour aller dîner.

Il s'agit d'une journée particulièrement difficile. Ce matin, l'enquêteur de la Sûreté du Québec Sylvain Harvey, affecté aux crimes majeurs, a expliqué en détail la scène de crime aux jurés, à l'aide de photos et de pièces à conviction. Parmi ces pièces, il a exhibé deux longs couteaux. L'un, retrouvé sur le lit du petit Olivier, est toujours maculé de sang. L'autre a été retrouvé sur le bord du bain. M. Harvey a expliqué qu'il était arrivé sur la scène extérieure du crime à 18h20, le 21 février 2009. Il n'y avait rien de particulier à l'extérieur. Il est entré à l'intérieur à 19h36 et a fait de l'observation pendant près de deux heures. «Après, on s'est retiré pour décider quoi saisir, quoi photographier...», a-t-il expliqué.

M. Harvey a vite réalisé que le drame s'était passé principalement à l'étage des chambres. Il a trouvé quelques indices au rez-de-chaussée, comme l'étui vide d'un couteau Wiltshire, un portable ouvert, et la mallette de Guy Turcotte, mais c'est en haut qu'il a trouvé l'essentiel des pièces à conviction. Les corps des enfants étaient toujours là,  ils avaient des blessures à l'abdomen. On a aussi appris que Guy Turcotte avait loué des films d'enfants et effectué un achat au Vidéotron de Prévost à 16h39 le 20 février 2009, peu de temps avant de tuer ses enfants.