Vincenzo Pizzi, accusé d'avoir poignardé deux de ses voisins le 1er janvier à Mascouche, ne devrait pas être tenu criminellement responsable des gestes qui lui sont reprochés parce qu'il souffre de plusieurs troubles de la personnalité, selon un psychiatre qui l'a évalué à la demande de la défense.

C'est ce qu'a indiqué mercredi matin le procureur de l'accusé, Me Robert Francis, lors d'une brève audience au palais de justice de Joliette. Vêtu d'un t-shirt vert, Pizzi a salué sa femme et ses deux fils d'un signe de la main en rentrant dans le box des accusés.

«Le rapport du psychiatre conclut à la non-responsabilité criminelle de M. Pizzi, a indiqué son avocat au terme de l'audience. Il a un trouble des lobes frontaux dû à un accident de voiture qu'il a subi en 1984. De ce trouble-là découlent plusieurs troubles de personnalité.» Me Francis n'a pas souhaité préciser la nature exacte de ces troubles.

Pizzi, 49 ans, fait face à plusieurs chefs d'agressions armées à la suite de l'incident survenu vers midi, le 1er janvier, rue Alsace, à Mascouche.

La Couronne le soupçonne d'avoir foncé en direction de son voisin Pierre St-Onge à bord de sa camionnette. Il aurait ensuite suivi St-Onge dans le garage d'un autre voisin, Jocelyn Mathieu. C'est là qu'il aurait poignardé les deux hommes, avec qui il entretenait une relation orageuse depuis plusieurs mois.

La procureure de la Couronne, Me Geneviève Rondeau-Marchand, a signifié son intention de demander une contre-expertise pour «vérifier le bien-fondé de l'expertise». Dans le box des accusés, Pizzi a hoché la tête, visiblement agacé par cette demande.

La défense a consenti à cette demande à condition que le procès ne soit pas prolongé de façon «indue».

«M. Pizzi est en dedans, il n'a aucune liberté, il n'a pas accès à sa marijuana thérapeutique», a dit son avocat, qui affirme que son client «souffre le martyre» depuis qu'il est incarcéré.

Pizzi, qui présente une décalcification des vertèbres, consomme du cannabis depuis un accident de voiture qui l'a laissé dans le coma pendant plusieurs jours, en 1984.

Les deux parties seront de retour devant le juge mardi pour fixer la date du procès. D'ici là, la Couronne s'est engagée à prendre rendez-vous avec un autre psychiatre pour la contre-expertise.

Si le juge rend un verdict de non-responsabilité criminelle, il pourrait ordonner que Pizzi soit détenu dans une institution de santé mentale pour recevoir les soins appropriés.