Le chef des Bo-Gars a été épinglé avec de la drogue en sortant de ce garage. L'ancien chef des Rock Machine passé dans le camp des Hells Angels y a travaillé entre deux séjours en prison. Le garage Battaglia, dans le quartier Montréal-Nord, est connu des policiers comme un endroit fréquenté par le crime organisé.

Aujourd'hui, c'est au tour de son propriétaire, Anthony Battaglia, d'avoir des démêlés avec la justice. L'homme de 44 ans a été arrêté mardi en possession d'un pistolet Luger et d'une arme à impulsion électrique, a appris La Presse.

Anthony Battaglia a été inculpé mercredi de cinq chefs d'accusation de possession illégale d'armes à feu et d'entreposage négligent de ces armes. Il a été libéré sous conditions en attendant son procès.

L'accusé est président et actionnaire majoritaire d'une société à numéros qui possède une station-service et un garage situés boulevard Henri-Bourassa dans le quartier Montréal-Nord.

L'homme d'affaires, qui réside à Laval, possède un seul antécédent judiciaire mineur, soit une condamnation en 1993 pour un excès de vitesse pour lequel il a payé une amende d'environ 400$.

Celui que la police de Montréal soupçonne d'être le chef du gang des Bo-Gars, Chénier Dupuy, fréquentait le garage Battaglia et a été vu en train de discuter avec son propriétaire, révèle un document judiciaire.

C'est en sortant de ce garage que Dupuy a été arrêté avec cinq livres de marijuana dans le coffre de sa Lexus en 2008. Au terme d'un procès, le juge Jean-Pierre Bonin a déclaré coupable le gangster de possession de drogues en vue d'en faire le trafic.

Dans sa décision, le juge Bonin relate la genèse de l'enquête. «Une source enregistrée au SPVM avait affirmé qu'Anthony Battaglia fournissait des stupéfiants à certains membres de gang de rue à partir de son commerce, soir le Garage Battaglia», écrit le magistrat aujourd'hui décédé. M. Battaglia n'avait pas été accusé dans le cadre de cette enquête.

D'ex-Bandidos et d'anciens Rock Machine ont également choisi ce garage comme lieu de rencontre à la même époque, a révélé une autre enquête menée par le SPVM baptisé le projet Machine. À sa sortie de prison en 2005, l'ancien chef des Rock Machine passé dans le camp des Hells Angels, Salvatore Cazzetta, y a d'ailleurs travaillé, selon un document de la Commission nationale des libérations conditionnelles. Cazzetta est retourné derrière les barreaux en avril 2009, arrêté dans le cadre de la vaste opération antimotards SharQc.