Justin Di Tiello a-t-il foncé délibérément sur des personnes avec qui il venait de se quereller, la nuit du 6 avril 2007, à LaSalle, ou a-t-il perdu la maîtrise de son véhicule, comme il le prétend?

Ce sera au juge Denis Lavergne d'en décider. Le procès, qui est sur les rails depuis un certain temps déjà, tire à sa fin. La défense a clos sa preuve, et lundi dernier, l'accusé a témoigné pour sa propre défense.

Vendredi, il s'attend à ce qu'un ami qui était présent cette nuit-là vienne aussi témoigner.

Âgé maintenant de 23 ans, Di Tiello reconnaît lui-même qu'il était immature quand les incidents se sont produits, il y a quatre ans. Mais il affirme n'avoir pas fait exprès pour foncer dans le Tim Hortons du boulevard Newman, percutant au passage trois personnes qui s'apprêtaient à y entrer, soit Michael Caccavelli, Michael Ricci Nittolo et Allen Jacob Miller. La coïncidence est suspecte, quand on sait que Di Tiello et ses amis venaient justement de se quereller avec eux, dans le stationnement du restaurant. Par ailleurs, Di Tiello a fui les lieux, au volant de sa Jeep abîmée par la violente collision. Trois de ses amis étaient à bord, et certains ont préféré fuir le véhicule. Di Tiello a arraché le pare-chocs amoché, puis a poursuivi sa route, mais il a été arrêté la nuit même, après avoir été repéré par des patrouilleurs du SPVM.

Raison nébuleuse

Au départ, Di Tiello était accusé de tentative de meurtre à l'endroit des victimes, qui ont été blessées. Mais ces accusations ont été changées pour voies de fait graves, au terme de l'enquête préliminaire. Parmi les trois, c'est Miller, qui a été le plus gravement blessé, et il en garde des séquelles. L'incident s'est passé vers 4h cette nuit-là. Les belligérants revenaient d'une boîte de nuit.

Pour une raison assez nébuleuse, peut-être une vieille rancune, des hommes des deux groupes s'étaient querellés et certains, dont Di Tiello, se sont même bagarrés, dans le stationnement du Tim Hortons. Di Tiello a exhibé un fusil à plombs, et un de ses passagers avait une arme à feu. Le procès se poursuit aujourd'hui.

Dans cette affaire, Me Johanne Delfausse défend l'accusé, et c'est Me Pierre Garon qui occupe pour la Couronne.