La sélection du jury en vue du procès du Dr Guy Turcotte, accusé des meurtres de ses deux enfants, s'est déroulée très rondement au palais de justice de Saint-Jérôme. Les 12 jurés, 5 hommes et 7 femmes, ont été trouvés en moins d'une demi-journée, jeudi.

Comme renseignements personnels, les jurés devaient simplement donner leur occupation dans la vie: la première est une employée d'une firme actuarielle, le deuxième est retraité de la restauration, la troisième est coiffeuse, la quatrième travaille au service à la clientèle en électroménagers, le cinquième stocke des données dans un grand magasin, la sixième est directrice des ventes en loteries, les septième et huitième jurés sont infirmières, le neuvième est retraité de l'imprimerie, le dixième est agent de sécurité, la onzième est adjointe administrative et le douzième est opérateur de machinerie en usine.

Un juré loose cannon exclu

Deux jurés suppléants ont également été choisis, mais, si tout se déroule bien, leur rôle se terminera lundi matin, à l'ouverture du procès. Il s'en est fallu de peu qu'un autre retraité de la restauration soit lui aussi dans le jury. Il était accepté comme juré, mais, au moment de prêter serment, l'homme hésitait en raison de ses «voyages de pêche», et du fait qu'il voulait en parler «à sa blonde», avant de s'engager dans le jury. Il était aussi déçu d'apprendre qu'il ne pourrait discuter du procès avec des gens de sa connaissance. Ses propos ont fait rire au début, mais son attitude a vite laissé entrevoir des écueils. En accord avec les avocats, le juge Marc David a finalement rejeté sa candidature. «Le risque est trop élevé, c'est un loose cannon», a noté le juge. Quand le candidat a appris qu'il était finalement refusé, il s'est écrié: «Je vais l'écouter à la TV et ma blonde va toute savoir l'histoire!»

Assis dans le box des accusés, Guy Turcotte a assisté au choix de ceux qui décideront de son sort. Rappelons que le drame s'est produit le 21 février 2009, dans la maison que M. Turcotte louait à Piedmont, dans les Laurentides. Le petit Olivier, 5 ans, et sa soeur Anne-Sophie, 3 ans, ont été tués par arme blanche. M. Turcotte et sa femme, Isabelle Gaston, médecin elle aussi, vivaient séparés depuis peu au moment des tragiques événements.

Une trentaine de témoins

Le procès qui est présidé par le juge Marc David devrait durer de six à huit semaines. Une trentaine de témoins seront appelés à la barre, dont Mme Gaston, et son nouveau conjoint, Martin Huot, Marguerite Fournier, mère de l'accusé, ainsi que d'autres parents et amis de la famille.

Des collègues de l'hôpital Hôtel-Dieu, à Saint-Jérôme, où travaillait le couple, sont aussi sur la liste. On entendra aussi les policiers, ambulanciers et experts qui ont été sur la scène de crime. L'accusé de 38 ans est représenté par les frères criminalistes Pierre et Guy Poupart, tandis que ce sont Me Claudia Carbonneau et Me Marie-Nathalie Tremblay qui occupent pour la Couronne.