Le texto au volant a largement contribué au décès du jeune Pierre-Luc Morin, survenu en 2010, vient de conclure un rapport du coroner.

M. Morin a perdu la maîtrise de son véhicule dans une courbe d'une route de Rawdon, puis il a fait plusieurs tonneaux. «L'analyse du contenu de son téléphone cellulaire et de celui d'une de ses amies permet de croire que Pierre-Luc Morin était occupé à envoyer un texto, au moment où s'est produite sa sortie de route», peut-on lire dans le rapport. Un traumatisme crânien aurait entraîné la mort de M. Morin.

Au Québec, depuis 2008, il est interdit de conduire en ayant en main un appareil muni d'une fonction téléphonique, ce qui a valu depuis lors quelque 94 000 contraventions à des automobilistes québécois. Sur le texto précisément, la Société d'assurance automobile du Québec a cru nécessaire d'organiser une campagne médiatique de sensibilisation.

Selon une étude de la Virginia Tech Transportation Institute publiée en 2009, les gens qui envoient des textos en conduisant ont 23 fois plus de risques de causer un accident que les autres conducteurs. Parler au cellulaire en conduisant accroîtrait par ailleurs le risque par un facteur de 1,3.

Étonnamment, une étude menée en 2010 par un institut américain d'études en assurances (le Highway Loss Data Institute) concluait qu'il ne fallait pas pour autant bannir le texto au volant et qu'il pouvait même être encore plus dangereux de le faire. Les chercheurs ont évalué que l'interdiction du SMS au volant n'a pas réduit le nombre d'accidents et en a même augmenté le nombre dans trois des quatre États étudiés.

L'étude spécifie que 45% des automobilistes de 18 à 24 ans font fi de ces interdictions et que ce faisant, ils ne sont pas seulement occupés à texter, mais à éviter de se faire prendre.

Ils abaissent ainsi leur téléphone pour ne pas être vus et pour écrire à l'abri des regards. En portant leur regard vers le bas, ils augmentent d'autant leur risque de collision.

Selon le ministère américain des Transports - qui n'était pas d'accord avec cette dernière étude -, «la conduite distraite» de tous ordres aurait fait 5500 morts en 2009 aux États-Unis.