Québec veut convaincre davantage de victimes d'agressions sexuelles de dénoncer leur agresseur et, pour ce faire, diffusera pendant un mois des messages publicitaires sur ce thème.

Ces brefs messages ont été présentés aux médias, vendredi à Montréal, par la ministre de la Condition féminine, Christine St-Pierre, en compagnie d'une représentante des groupes d'aide aux victimes d'agressions sexuelles et d'une représentante des procureurs de la Couronne.

Il s'agit en fait de la quatrième phase du plan d'action du gouvernement, qui a débuté en 2008. La présente phase est dotée d'un budget de 800 000 $. Elle comprend des messages qui seront présentés à la télévision, à la radio, sous la forme d'affichage électronique, d'affichage dans les lieux publics et de placement publicitaire sur internet.

Sur l'un des messages présentés, on voit en gros plan le bassin d'un jeune assis, en jeans. Une main s'approche pour descendre de force la fermeture éclair de son jean. Le jeune la repousse, en vain. Après l'agression, on sent à quel point le jeune est ébranlé, ses mains devenant tremblantes.

En 2009, les différents corps policiers ont enregistré 5293 infractions sexuelles au Québec. Dans 52% des cas, les victimes étaient des filles de moins de 18 ans, dans 31% des cas des femmes adultes, dans 14% des cas des garçons de moins de 18 ans, et dans trois pour cent des cas des hommes adultes.

L'année précédente, 5341 infractions sexuelles avaient été enregistrées. Il y a donc eu diminution, mais «il faut continuer», a martelé la ministre St-Pierre. «Les campagnes de sensibilisation, plus on en fait, plus le message passe.»

La ministre de la Condition féminine a rappelé que les agressions sexuelles sont les crimes qui sont les moins signalés à la police, avec un taux de dénonciation de 10%.

Dans le passé, des policiers avaient déploré le manque d'enquêteurs pour ces causes d'agressions sexuelles.

Pour ce qui est du nombre de procureurs de la Couronne, la procureure chef adjointe, Anne-Andrée Charrette, assise aux côtés de la ministre St-Pierre, a diplomatiquement admis que s'il y avait davantage de procureurs, on pourrait faire plus et mieux pour les victimes d'agressions sexuelles. «Il est clair qu'un grand nombre de procureurs permettrait d'avoir des interventions encore plus personnalisées. Mais le nombre de procureurs, est-ce qu'il suffit à la tâche? Je pense que chaque organisme et chaque ministère vous dira que si on disposait d'effectifs supplémentaires, ça ajouterait à l'efficacité», a-t-elle conclu.