Se disant endetté en raison de sa bataille juridique contre la Ville de Saguenay concernant la prière au conseil municipal, le Mouvement laïque québécois (MLQ) demande à son tour l'aide du public.

Le Mouvement, qui défend le plaignant Alain Simoneau dans cette cause, a tenu à rappeler que ce dernier ne bénéficie d'aucun financement public.

L'administration du maire Jean Tremblay en appelle du jugement rendu le 9 février dernier par le Tribunal des droits de la personne lui ordonnant de cesser la récitation de la prière lors des séances du conseil municipal.La Ville fait valoir que le Tribunal a erré en faits et en droit dans son interprétation de la notion de neutralité de l'État.

La requête en Cour d'appel sera entendue le 25 mars au palais de justice de Québec.

La campagne de souscription lancée par le maire Tremblay pour financer les dépenses juridiques relatives à cette cause a permis jusqu'à maintenant d'amasser près de 150 000 $, selon les organisateurs.

«On ne part pas avec les mêmes armes pour ce combat», déplorait récemment la présidente du Mouvement, Marie-Michèle Poisson, en entrevue à La Presse Canadienne. «Pour sa levée de fonds, le maire Tremblay a utilisé l'appareil municipal, les lignes téléphoniques, le personnel ainsi que le site Internet de la Ville. C'est impossible pour nous de faire quelque chose de semblable.»

Elle se demande également pourquoi le jugement rendu en février dernier par le Tribunal des droits de la personne n'est pas respecté, même si le maire Tremblay le conteste en Cour d'appel. «C'est bizarre, parce que le jugement a été homologué et doit être exécutoire.»

La présidente du MLQ a aussi déploré l'inaction du gouvernement du Québec, surtout celle du ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier. «C'est étrange que Québec n'applique pas le jugement. On dirait que le ministre (Fournier) se cache derrière l'intention du maire d'aller en appel pour se donner une raison de ne pas faire respecter le jugement.»

Mme Poisson a assuré que le MLQ est prêt, malgré ses modestes moyens, à se battre si la demande d'appel de M. Tremblay est acceptée.

«Nous survivons avec la cotisation annuelle de nos membres, rappelle-t-elle. Les gens pensent que la cause du MLQ est évidente, et ils ne posent pas de gestes concrets parce qu'ils pensent que la laïcité est déjà accomplie au Québec, ce qui n'est pourtant pas le cas.»