Jacques Arnold Nicolas roulait à au moins 103 km/h dans une zone de 70 lorsqu'il a percuté un poteau, le soir du 24 juillet 2008, dans l'est de Montréal.

C'est ce que le policier Éric Salvas, expert en reconstitution de collisions, a raconté, hier, au procès de Nicolas, qui se déroulait devant le juge Denis Lavergne, à Montréal. Le jeune homme de 21 ans est accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort de sa passagère, Kassandra Boone, âgée de 16 ans. Ni l'un ni l'autre ne portait sa ceinture de sécurité, a noté l'expert.

Cet accident aux conséquences tragiques s'est produit vers 23h30 le 24 juillet 2008, sur la voie de desserte de l'autoroute 40, en direction ouest, près de la rue Broadway. La chaussée était sèche et en bon état. Mlle Boone était assise à l'avant. Le conducteur aurait perdu la maîtrise de son véhicule, qui s'est mis à zigzaguer, avant de percuter un poteau de téléphone. L'impact s'est produit du côté conducteur. Mlle Boone aurait été propulsée vers la zone d'impact, et son corps aurait arraché au passage le levier de vitesse en métal, qui a été retrouvé sur le capot du véhicule. «C'est hors du commun», a commenté l'expert.

Témoins

Deux témoins, qui circulaient chacun dans son véhicule, affirment avoir vu la Lexus ES 300 arriver à toute vitesse derrière eux et les dépasser avant la collision. Les deux hommes ont arrêté pour porter secours aux blessés. Un appel au 911 a vite été lancé. Les pompiers et les ambulanciers étaient déjà sur place lorsque les premiers policiers sont arrivés. Des pinces de désincarcération ont été utilisées pour enlever le toit afin de dégager les victimes. Le conducteur était conscient, mais la passagère ne l'était pas.

M. Salvas n'a relevé aucune trace de freinage. Il croit que le conducteur n'a pas eu le temps de freiner, car l'impact se serait produit de 1,2 à 1,3 seconde après la fausse manoeuvre. Le procès se poursuit aujourd'hui. L'accusé est défendu par Me Benoît Cliche, et c'est Me Dennis Galliatsatos qui occupe pour la Couronne.