Détenu depuis le 4 février, le comédien Jean-François Harrisson s'est présenté devant la Cour supérieure ce matin, avec une requête qui ne demandait... rien.



En fait, de manière embrouillée, il demandait à la Cour de justifier sa détention. Manifestement, Harrisson cherchait à reprendre sa liberté, mais malheureusement pour lui, sa requête était incompréhensible. Curieusement, elle était rédigée en anglais, alors que M. Harrisson est francophone. Dans le document d'une page, il répétait qu'il était le représentant autorisé de Jean-François Harrisson, qu'il était au courant des faits, et autres constatations du genre. Le procureur de la Couronne Pierre Labrie a fait valoir au juge Jean-François Buffoni que la requête de M. Harrisson n'était pas le «bon véhicule procédural.» Pour avoir une chance d'obtenir une révision de cautionnement, M. Harrisson devra se conformer aux règles et  énumérer des motifs pour lesquels la décision de la juge Isabelle Rheault devrait être renversée. L'affaire a été reportée au 18 mars. À la fin de la courte séance, ce matin, le juge Buffoni a fortement conseillé à M. Harrisson de consulter un avocat. «Un bon conseil gratuit, ce serait bon de consulter un avocat.»

Il faut dire que quelques minutes auparavant, lors de son entrée dans le box, Harrisson s'était présenté ainsi: «je suis le représentant autorisé de M. Harrisson. Je n'ai rien à dire à cette Cour.»

«Expliquez-moi ça. Vous n'êtes pas M. Harrisson», avait demandé le juge Buffoni?

«Je suis le représentant autorisé de M. Harrisson...», a répété l'accusé.

«Intéressant», a répondu le juge, avec un sourire.

Lanctôt et Kaluza

Même s'il n'est pas élaboré, le discours d'Harrison s'apparente à celui tenu par d'autres accusés dans le passé, comme l'ex-Dr Ghislaine Lanctôt, et Leland Kaluza. Ces derniers soutenaient que les accusations concernaient une personne artificielle créée par le gouvernement, alors qu'eux étaient des êtres naturels et souverains. Ce moyen de défense ne leur a pas réussi. Kaluza avait été envoyé en évaluation psychiatrique pour avoir persisté à se présenter devant le juge comme «Yosef Yisrael, représentant de Leland Kaluza.» Il a été déclaré inapte à subir son procès. Il conteste ce verdict, ainsi que l'ordonnance de traitements à son égard, en Cour d'appel. Mme Lanctôt avait elle aussi été envoyée en évaluation psychiatrique, mais avait été déclarée apte. Radiée par le Collège des médecins, l'auteure de la Mafia médicale était devant la Cour en 2007, car elle n'avait pas fait de déclarations fiscales depuis 13 ans.

En ce qui concerne Harrisson, ex-comédien vedette de Vrak-TV,  rappelons qu'il est en attente de procès pour une affaire de pornographie infantile sur internet, pour laquelle il a été arrêté et accusé en mars 2009. Il a pu retrouver sa liberté pendant la durée des procédures. Il était alors représenté par avocat. Celui-ci s'est toutefois désisté l'automne dernier, en raison de différents avec son client.

La liberté de M. Harrisson a été révoquée au début février, parce qu'il a volontairement omis de se présenter à la Cour pour une deuxième fois.