Une femme qui possédait de l'expérience comme conductrice de camions vient de gagner sa cause devant le Tribunal des droits de la personne, après qu'un employeur potentiel eut refusé de l'interviewer, même, sous prétexte qu'elle était une femme et qu'il ne voulait pas embaucher de femmes.

Le Tribunal des droits de la personne a ordonné à la compagnie de transport de la région de Montréal, Laurentian Shavings Products et Lanjay Peat Moss, de verser 10 000$ à cette femme, soit 7000$ à titre de dommages moraux et 3000$ à titre de dommages punitifs.

La femme, qui possédait un certificat en camionnage depuis 2003 et qui avait cinq années d'expérience comme conductrice à temps partiel pour plusieurs agences, avait pris connaissance d'une offre d'emploi pour ce poste dans un journal.

Elle s'était présentée au bureau de Carignan pour y déposer son curriculum vitae et s'était fait répondre par le dirigeant, Bernard Wolinsky, qu'il n'embauchait pas de femmes. Il a même refusé de lui accorder une entrevue.

«On ne prend pas les femmes ici. C'est très difficile pour une femme d'enlever la neige sur le toit des remorques», avait répondu M. Wolinsky à la plaignante.

Et même lorsque l'enquêtrice de la Commission des droits de la personne a informé M. Wolinsky du dépôt de la plainte pour discrimination, en février 2008, celui-ci lui a répondu: «je n'embauche pas de femmes; c'est ma prérogative».

Le Tribunal des droits de la personne a estimé qu'il s'agissait clairement d'une discrimination fondée sur le sexe et a tranché en faveur de la plaignante.

En 2009-2010, 52 dossiers pour discrimination fondée sur le sexe ont été ouverts, dont 35 avaient trait au travail. Plusieurs dossiers portaient sur l'accès des femmes à des métiers non traditionnels, a précisé le président de la Commission des droits de la personne, Gaétan Cousineau, dans un communiqué.