Les motards Hells Angels et leurs sympathisants, arrêtés dans la vaste opération SharQc, veulent faire casser les accusations qui pèsent contre eux.

Le juge James Brunton de la Cour supérieure entend cette requête en arrêt des procédures depuis ce matin au centre judiciaire Gouin dans le nord de Montréal.

Si cette requête est accordée, tous les accusés seraient libérés. La procédure est frappée d'un interdit de publication. Plusieurs médias contestent cette ordonnance.

Pour l'instant, les médias peuvent seulement rapporter le titre de la requête. Il s'agit d'une «requête amendée en arrêt des procédures et en cassation de l'acte d'accusation direct pour abus de procédures, impossibilité de s'en défendre, délais déraisonnables et illégalité».

Le juge Brunton a refusé d'entendre les arguments des médias aujourd'hui. Le magistrat a invoqué des motifs de prudence et d'efficacité.

Le juge Brunton veut entendre plaider les avocats des Hells sur le fond de leur requête en arrêt des procédures avant de se pencher sur celle des médias. Le magistrat a tout de même souligné la nature importante des questions soulevées par les médias.

Le magistrat entendra la requête des Hells et de leurs acolytes durant deux semaines. Il prévoit rendre sa décision le 15 avril. C'est à ce moment-là qu'il entendra les arguments des médias.

«Au Québec, on utilise de plus en plus les méga-procès. Il est important pour la population d'en comprendre le fonctionnement. On pourra en débattre le 15 avril», a dit en marge de l'audience, Me Christian Leblanc, avocat représentant La Presse et de Radio-Canada dans le cadre de cette requête.

Quelque 156 personnes sont inculpées notamment de meurtres, de tentatives de meurtre et de trafic de stupéfiants. Une vingtaine d'entre elles sont toujours recherchées par la police.

L'opération SharQc, qui s'est déroulée en avril 2009, est la plus vaste opération anti-motards de l'histoire canadienne. Tous les accusés ont plaidé non coupable. La seule femme arrêtée dans cette affaire, Mélanie Gauthier, avait reconnu sa culpabilité à des accusations de trafic de stupéfiants et de gangstérisme, avant de retirer son plaidoyer le 24 janvier dernier.

Ce matin, une soixantaine d'accusés étaient présents dans le box des accusés, assis derrière une baie vitrée. Leur présence n'était pas obligatoire à ce stade des procédures.