Le populaire site de réseautage Facebook donnera un coup de pouce aux policiers pour retrouver un enfant kidnappé lorsqu'une alerte AMBER sera déclenchée.

Les responsables québécois de l'alerte AMBER ont annoncé leur alliance avec ce partenaire virtuel lors d'une conférence de presse organisée mardi matin au quartier général de la Sûreté du Québec, à Montréal.

Les adeptes de Facebook qui adhéreront à la page québécoise AMBER recevront instantanément les alertes sur leur page personnelle ou sur l'application de leur téléphone.

Le Québec devient ainsi la cinquième province canadienne à annoncer ce partenariat avec Facebook, après l'Ontario, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve.

Depuis 2003, huit alertes AMBER ont été déclenchées au Québec et ont toutes connu un dénouement heureux.

Avant de tirer la sonnette d'alarme, la Sûreté du Québec et le Service de police de la Ville de Montréal, seuls autorisés à déclencher l'alerte, doivent au préalable répondre à quelques critères.

La victime doit avoir moins de 18 ans et les autorités doivent avoir des raisons de croire à un enlèvement. La sécurité de l'enfant doit aussi être menacée et les policiers doivent avoir sous la main des informations spécifiques sur un suspect.

Une fois ces conditions réunies, l'alerte peut être déclenchée. «Lors d'une alerte AMBER, les premières minutes sont cruciales. La prochaine fois, les gens recevront les détails de l'alerte sur leur mobile en temps réel», a indiqué le capitaine Sylvain Baillargeon, le chef du Service des enquêtes sur l'intégrité de la personne de la Sûreté du Québec. «Au moins la moitié de la population du Canada utilise régulièrement Facebook, soit environ 15 millions de personnes», a ajouté le capitaine, pour justifier le partenariat avec le populaire site.

Son collègue Clément Rose, commandant de la Division des crimes majeurs au Service de police de la Ville de Montréal, a aussi salué l'initiative. «Si la collaboration avec Facebook permet de sauver une vie, ça sera un succès», a résumé M. Rose.

Parry Aftab, une des premières avocates au monde à pratiquer le droit relatif à l'Internet, a pour sa part invité les Québécois à «aimer» massivement leur page AMBER. «10% de la population de l'Île-du-Prince-Édouard «aime» sa page AMBER. Je ne sais pas si vous allez les battre, mais j'espère que vous allez battre l'Ontario (127 226 fans)», a lancé l'avocate américaine, sur le ton du défi.

L'alerte AMBER (Alerte Médiatique But Enfant Recherché) existe depuis 1996 et a été baptisée ainsi en mémoire d'une fillette de 9 ans, Amber Hagerman, enlevée et assassinée au Texas la même année.

La gamine avait été retrouvée morte quelques jours plus tard, malgré des descriptions du suspect et de sa voiture, fournies par un citoyen.

L'alerte AMBER a ensuite été créée pour éviter la répétition d'un tel drame.

Au moment d'envoyer ces lignes, 1551 Québécois «aimaient» leur page AMBER.