La mort de deux personnes âgées dans la nuit de dimanche à lundi, à Longueuil, relance le débat sur la solitude et l'isolement dont souffrent certains aînés au Québec. Dimanche soir, vers 22h, la police de Longueuil a reçu l'appel d'une femme. Sur place, ils ont trouvé la mère de celle-ci, une dame âgée de 82 ans, dans un état critique tandis qu'un homme de 72 ans venait d'avoir un accident vasculaire cérébral. Tous deux sont morts dans la nuit.

Selon un voisin cité par le Journal de Montréal, ces personnes vivaient repliées sur elles-mêmes, sans contact avec le monde extérieur, dans une maison où étaient accumulés objets et détritus. Le coroner mène l'enquête afin de déterminer les circonstances de ces morts et de voir si le froid a pu y jouer un rôle.

Rien de nouveau

«Ce n'est rien de nouveau, malheureusement», dit Megan Valade, travailleuse sociale au Conseil des aînés de Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal. Selon elle, de plus en plus de personnes âgées vivent isolées, aux prises avec des problèmes d'argent et de santé, et éprouvent une certaine méfiance à l'égard des établissements gouvernementaux.

«On va les voir. Certains ne veulent pas demander d'aide parce qu'ils se méfient des services publics qui ne les ont parfois pas bien orientés dans le passé. Ils sont gênés aussi de demander de l'aide», illustre celle qui part à la rencontre de ces personnes.

Réaction à Québec

La ministre responsable des aînés, Marguerite Blais, se dit de son côté très sensible à la question de l'isolement. «Il y a une boucle de désinsertion sociale dans la vie qui peut arriver à tout être humain. Et je pense que c'est possible d'attraper la personne avant qu'elle soit au bas de la pente de désinsertion, de l'amener sur un autre chemin», croit-elle.

Mme Blais précise que plusieurs mesures ont été adoptées afin de venir en aide aux personnes isolées. «Si on pense que notre voisin vit dans une situation d'insalubrité, on a une ligne gratuite dans le centre du Québec où l'on peut appeler, dit-elle. C'est évident que c'est difficile de voir jusqu'où on peut aller pour forcer une porte. Mais si on pense que les gens vivent dans des situations extrêmes d'insalubrité, je crois qu'il faut les soigner et les aider, car c'est une maladie.»