De nombreux experts et témoins se présenteront en cour dans les prochains mois dans le cadre du recours collectif lié à la contamination de la nappe phréatique par le trichloréthylène (TCE) à Shannon, au nord de Québec.

Le juge Bernard Godbout, de la Cour supérieure du Québec, a commencé à entendre les parties lundi au palais de justice de Québec et en après-midi, un premier expert devait être entendu, le géologue Martin Boisvenu.

Les travaux d'un regroupement de citoyens à l'origine du recours collectif contre la Défense nationale et son sous-traitant SNC Technologies ont commencé il y a dix ans.

Ils allèguent que les autorités étaient au courant de la contamination de leur eau potable, mais n'en ont pas empêché la distribution.

La présidente du regroupement, Marie-Paule Spieser, affirme que le dossier est fondé sur une preuve solide. Elle indique que le fédéral a fourni délibérément l'eau contaminée aux familles qui vivaient sur le territoire et aux enfants en milieux scolaires.

Ces personnes soutiennent que le TCE est à l'origine du développement de certains cancers et que des centaines de personnes de la communauté - environ 350 - sont mortes des suites de leurs maladies.

Selon un rapport de l'Institut national de santé publique du Québec, publié en juin 2010, le TCE est utilisé principalement pour des opérations de dégraissage des métaux. La base militaire de Valcartier aurait utilisé cette substance durant plusieurs années.

Du côté de la Défense, on avance qu'il n'existe aucun lien causal entre l'exposition au TCE et les cas de cancer.

Au cours des prochains mois, une vingtaine d'experts viendront témoigner à la barre, puis des témoins et des victimes suivront.

Le recours collectif compte plus de 3000 personnes qui y ont adhéré, dont plusieurs militaires ayant vécu à Shannon.