Condamné en 1993 pour exploitation sexuelle d'une mineure qu'il entraînait à la ringuette, Gilbert Dubé ne s'est pas amendé avec le temps. Hier, l'entraîneur de hockey de 55 ans a plaidé coupable à des accusations de contacts sexuels, incitation à des contacts sexuels et exploitation sexuelle à l'endroit de quatre jeunes joueurs de hockey.



Les événements se sont produits entre 2002 et 2009, alors que M. Dubé était entraîneur à Montréal-Nord. Les adolescents avaient de 11 à 15 ans au moment des crimes, des attouchements aux cuisses et au pénis, des fellations et des masturbations. Les événements se produisaient parfois dans la voiture de M. Dubé, quand ce dernier les conduisait à un entraînement ou à une partie. Cela s'est aussi produit occasionnellement dans le domicile d'une des victimes. Pour arriver à ses fins avec une des victimes, il l'avait nommée responsable des bouteilles d'eau pour les matchs, si bien que Dubé se retrouvait souvent seul avec l'adolescent. L'accusé connaissait les parents des joueurs et il avait leur confiance.



Le dévoilement s'est produit après qu'un des adolescents en eut parlé à sa mère, et que celle-ci eut porté plainte à la police. Les policiers ont rencontré Dubé. L'homme a avoué, de lui-même, avoir fait trois autres victimes.

M. Dubé demeure aujourd'hui en Gaspésie. Il sera de retour devant le tribunal le 5 avril pour les plaidoiries sur la peine. D'ici là, il devra se soumettre à une évaluation sexologique, ainsi qu'à une évaluation pour un rapport avant sentence, comme l'a demandé la procureure de la Couronne, Rachelle Pitre.

En 1993, pour les gestes commis sur la jeune joueuse de ringuette, M. Dubé avait écopé de 80 heures de travail communautaire et d'une probation de deux ans. Il est donc plutôt surprenant qu'il ait pu recommencer à entraîner des jeunes sportifs. L'Association de hockey mineur de Montréal-Nord n'a manifestement pas vérifié ses antécédents, estime Daniel Côté, porte-parole de la Fédération de hockey mineur du Québec, qui chapeaute 260 associations de hockey. M. Côté signale cependant que les vérifications du passé des entraîneurs sont obligatoires seulement au niveau national. Cela pourrait être appelé à changer, ajoute M. Côté. Mais il admet que c'est parfois compliqué et que ça entraîne des coûts pour les associations. Selon M. Côté, 90% des entraîneurs sont des parents d'enfants qui jouent au hockey.