Les policiers garderont l'oeil ouvert, lundi, mais ils pourraient ne pas trouver ce qu'ils chercheront.

Des centaines, peut-être même des milliers de personnes sont attendues aux obsèques du patriarche de la mafia montréalaise, Nicolo Rizzuto, en l'église Notre-Dame-de-la Défense, dans la Petite-Italie.

Les enquêteurs profitent normalement de tels événements pour mettre à jour leurs informations concernant le milieu interlope.

Les experts s'attendent à ce que les forces de l'ordre soient, encore lundi, équipées d'objectifs à grande portée et de caméras vidéos qui pourront les aider à identifier les alliés du clan mafieux.

Mais un officier de police à la retraite a prédit, dimanche, que plusieurs des poids lourds de la mafia se tiendront loin des funérailles du présumé parrain de 86 ans, voulant ainsi éviter la surveillance policière et médiatique.

John Galianos, un ancien officier de la Sûreté du Québec, a expliqué que la mafia était devenue plus prudente dans les dernières années, après une rafle policière au cours de laquelle plusieurs suspects avaient été arrêtés.

«Je n'ai pas l'impression qu'il y aura beaucoup de gros noms là-bas», a-t-il commenté.

Il a présenté en preuve les récentes funérailles du petit-fils du patriarche, Nick Rizzuto Jr, que plusieurs criminels notoires avaient évitées.

Malgré cela, M. Galianos croient que ces occasions demeurent une importante source d'informations pour les policiers.

Dans certains cas, les photos policières de mafiosos ne seraient plus à jour, datant parfois de plus 20 ans, a-t-il confié.

«Les gens vieillissent et ne se ressemblent plus. Ils tenteront donc d'identifier ces gens», a indiqué John Galianos.

La police a aussi surveillé de près l'exposition du corps du défunt parrain de la mafia montréalaise, Nick Rizzuto, ce week-end.

Des dizaines d'agents, certains en civil et d'autres en uniforme, ont filmé et photographié les personnes venues lui rendre hommage, samedi soir. Un groupe de policiers notait le numéro de la plaque minéralogique de chaque véhicule qui pénétrait dans le stationnement du complexe funéraire.

Plusieurs centaines de personnes, la plupart vêtues de noir de la tête aux pieds, ont continué de défiler, dimanche, pour témoigner leur respect à Rizzuto, abattu dans sa demeure, mercredi soir dernier. L'homme de 86 ans, un immigrant sicilien illettré, était étiquetté par plusieurs comme le «dernier parrain».