L'adolescent de 15 ans qui a tué sa mère l'été dernier à Sainte-Julie a écopé de quatre ans de détention sous garde suivis de trois ans de surveillance dans la communauté, hier, à la Chambre de la jeunesse du palais de justice de Longueuil.

Assis dans le box des accusés, l'adolescent a gardé les yeux fermés pendant une bonne partie de la lecture de la sentence. Il n'a pas bronché lorsque la juge Nancy Moreau l'a condamné à la peine maximale prévue dans la Loi sur le système de justice pénale pour adolescents.

«Ce crime odieux est inconcevable, inexplicable et choque la communauté», a dit la juge Moreau.

C'est l'adolescent lui-même qui a alerté les policiers au lendemain du meurtre, survenu le 27 juin dernier. Il a plaidé coupable le 16 juillet à une accusation de meurtre non prémédité. La Couronne et la défense s'entendaient pour réclamer la peine maximale.

Pas de remords

L'adolescent n'a pas de remords. Il ne supportait plus sa mère, il a donc décidé de se libérer en l'assassinant, selon les experts qui l'ont évalué. Le risque de récidive est élevé.

Tous les experts sont arrivés à la même conclusion: l'adolescent doit purger sa peine à l'Institut Philippe-Pinel, où il suivra un programme intensif pour jeunes délinquants. «À l'Institut Philippe-Pinel, l'accusé suivra une thérapie pour se réhabiliter. La balle est dans son camp», a dit aux journalistes la procureure de la Couronne, Me Christel D'Auteuil-Jobin.

L'adolescent a étranglé sa mère, âgée de 45 ans, parce qu'elle venait de refuser de le reconduire chez sa copine, selon la preuve. Ce n'est que le lendemain, après avoir consommé de la drogue avec ses amis, qu'il a avoué son crime et appelé lui-même le 911.

Son père, qui a refait sa vie avec une autre femme il y a plusieurs années, était présent dans la salle d'audience. «Il a le soutien entier de sa famille», a indiqué l'une des deux avocates de l'adolescent, Me Catherine Pilon. Des amis de la victime ont aussi tenu à assister à l'audience.