L'adolescent de 15 ans a regardé l'heure. Le cadran affichait 1h08. Il s'est dit que si sa mère, qu'il était en train d'étrangler, n'était pas morte à 1h15, il l'achèverait avec un marteau.

C'est d'ailleurs la froideur de l'adolescent qui est ressortie pendant toute la durée des plaidoiries sur la sentence hier, à la Chambre de la jeunesse du palais de justice de Longueuil.

La sentence sera finalement prononcée en novembre. Pour l'heure, la Couronne et la défense s'entendent pour réclamer quatre ans de mise sous garde et trois ans de surveillance pour le jeune homme qui a plaidé coupable le 16 juillet à une accusation de meurtre non prémédité.

L'intervenante sociale chargée du dossier de l'adolescent a expliqué en cour que quand l'adolescent lui a fait le récit du meurtre de sa mère, qui a été commis en Montérégie, il l'a fait sans émotion aucune. À peine un petit remords. Très vite, l'adolescent a dit vouloir tourner la page. Tout cela est du passé, disait-il. Terminé.

L'évaluation psychologique et psychiatrique du jeune homme va dans le même sens. Les experts s'entendent pour dire qu'il s'agit d'un jeune aux prises avec un problème psychiatrique. Très narcissique et impulsif, il ne se remet pas en question. À ses yeux, sa mère était une «castratrice» jamais satisfaite de lui. Aux problèmes psychologiques et psychiatriques, à l'absence presque totale de sensibilité, s'ajoute une consommation importante de marijuana et d'amphétamines dont l'adolescent, en détention, s'est targué, exagérant le nombre de grammes qu'il prenait chaque jour.

Hier, à la cour, l'adolescent s'est adressé à la juge et a déclaré, sur un ton neutre: «Je présente mes excuses à tous ceux que j'ai blessé par mon geste. Je consens à aller à Pinel (l'Institut Philippe-Pinel) pour y recevoir des soins.»

Son père, pour sa part, a dit que sa priorité était que son fils reçoive des soins prolongés, dans l'espoir de le rendre «fonctionnel» et innofensif aussi bien pour sa famille que pour l'ensemble de la société.