Après avoir piloté des avions militaires et rencontré des dignitaires, la vie vient de s'assombrir pour Russell Williams qui, au pénitencier de Kingston, vivra dans une cellule à la dimension d'un grand garde-robe.

L'ancien commandant de base aérienne, révélé comme meurtrier sadosexuel, a été condamné jeudi à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans, pour les meurtres de Jessica Lloyd et Marie-France Comeau.

Le détective en chef de l'affaire, Chris Nicholas, a dit que Williams purgera sa sentence dans l'unité de ségrégation, où l'on trouve quelques-uns des détenus les plus notoires du Canada dont Paul Bernardo, meurtrier de deux adolescentes. Le policier a ajouté qu'en règle générale, «les individus de ce genre-là sont amenés en isolement et n'ont pas de contact avec les autres détenus».

L'avocat de la défense Tony Bryant, qui a représenté Bernardo, s'attend à ce que Williams soit placé dans le même secteur que son ancien client, où les cellules sont de deux mètres et demi par trois mètres. Légèrement plus grandes qu'une chambre de bains d'une maison typique, elles comprennent un petit lit, un bureau et une toilette. Les prisonniers peuvent parler au détenu de la cellule adjacente, mais ils ne peuvent pas le voir.

Mais même s'il est placé en isolement, cela ne veut pas dire que Williams est écarté de tout risque de violence à son endroit.

Bernardo a été frappé au visage par un autre détenu alors qu'il revenait d'avoir pris sa douche, en 1996. Trois ans plus tard, cinq prisonniers ont tenté de prendre d'assaut le secteur d'isolement où il vit, et la brigade antiémeute a dû utiliser des gaz lacrymogènes pour les disperser.

Le changement de style de vie sera particulièrement difficile pour un individu comme Williams, habitué à un haut degré de contrôle sur les autres, a dit l'avocat et psychologue Patrick Baillie. Il devra également s'habituer à la monotonie d'être incarcéré.

«Certains vont se rebeller et se battre, a dit Baillie. D'autres, après un choc initial, vont prendre la décision qu'ils vont devoir s'y faire.»

Les prisonniers isolés ont une heure par jour pour faire de l'exercice hors de leur cellule. Lors des autres 23 heures, ils sont en cellule barrée. Ils peuvent écouter la télévision, s'ils en achètent une. Ils peuvent lire et obtenir du matériel pour écrire, mais n'ont pas accès à des ordinateurs ou à l'internet. Les détenus ne peuvent recevoir d'appels téléphoniques, mais ils peuvent en faire, à leurs frais, aux personnes sur une liste qu'ils auront établie, mais qui devra être approuvée.