La succession de Quilem Registre, mort deux jours après avoir reçu six décharges de pistolet électrique, en octobre 2007, réclame 500 000$ à la Ville de Montréal et aux deux policiers impliqués dans cette arrestation.

Le 14 octobre 2007, deux agents ont voulu interpeller un automobiliste qui venait de brûler un stop dans le quartier Saint-Michel. Plutôt que de s'arrêter, l'homme a continué, a accroché deux voitures et en a heurté une troisième. Les policiers l'ont finalement intercepté. M. Registre, 38 ans, était toujours dans sa voiture, mais se montrait très agité. Selon la requête de la famille, un des policiers, Steeve Thibert, a crié à son collègue, Yannick Bordeleau, d'utiliser son pistolet électrique. M. Bordeleau aurait donné une décharge à M. Registre avant de lui dire: «Donne tes mains.» Comme ce dernier n'obtempérait pas, le policier lui aurait donné cinq autres décharges. Après cela, les policiers ont pu lui passer les menottes.

M. Registre, père d'une fille de 13 ans, vivait alors en maison de transition, après avoir purgé à l'institut Leclerc l'essentiel d'une peine de quatre ans pour vol. Au moment de son arrestation, il était sous l'influence de l'alcool et de la cocaïne.

Comme c'est l'usage, M. Registre a été transporté à l'hôpital. Hormis une dent cassée et un peu de sang à la bouche, il n'avait pas de blessure apparente. Mais son état s'est rapidement détérioré, au point où il a fallu l'opérer à quelques reprises. Il est mort le 16 octobre.

Au terme de son enquête, en août 2008, la coroner Catherine Rudel-Tessier avait conclu que les décharges de pistolet électrique n'étaient pas suffisantes pour causer la mort de M. Registre, mais qu'elles y avaient «possiblement contribué». M. Registre en a reçu six totalisant 300 000 volts en moins d'une minute. Il avait le foie, le côlon et l'intestin grêle nécrosés.

La famille estime que les policiers n'ont pas agi dans les règles et considère qu'ils ont utilisé une force excessive qui s'apparente à de la torture.

La poursuite a été intentée au palais de justice de Montréal.