Outre les blessures par balle, un des deux hommes abattus au bar Upperclub, la nuit du 24 octobre 2006, avait des plaies au visage compatibles avec des coups de poing ou de pied.

C'est ce que la pathologiste Caroline Tanguay a expliqué, hier, alors que commençait le procès de Benjamin Hudon-Barbeau.

L'homme de 33 ans est accusé d'avoir tué sans préméditation Jean-Patrick Fleury, 28 ans, et Vladimir Nicolas, 31 ans.

Les deux hommes ont été abattus de plusieurs coups de feu alors qu'ils tentaient de fuir le bar situé au 3519, boulevard Saint-Laurent. Leurs corps ensanglantés ont été trouvés dans l'escalier de secours, à l'arrière du bar. Nicolas a été atteint de huit décharges d'arme à feu, dont deux qui ont causé sa mort en peu de temps. Son alcoolémie atteignait 229 mg, soit près de trois fois la limite permise pour conduire, et son sang contenait des traces de cocaïne. C'est lui qui avait des blessures au visage.

En ce qui concerne Fleury, il a reçu six projectiles, dont deux mortels à la tête. Son taux d'alcool était bas, mais il avait consommé de la cocaïne et de l'ecstasy, selon les résultats de l'autopsie. Une querelle serait à l'origine du drame.

Dans son discours d'ouverture, le procureur de la Couronne, Randall Richmond, a déclaré qu'il entendait faire témoigner 21 personnes, dont certaines se trouvaient dans le bar au moment des événements. «Je réserve pour la fin les témoins les plus incriminants», a précisé Me Richmond, avant d'ajouter que certains d'entre eux «ne sont pas des enfants de choeur». L'affaire est entendue par le juge Jean-Guy Boilard, qui s'est impatienté hier en raison du va-et-vient qui troublait l'audience.

Le procès se poursuit aujourd'hui. L'accusé est défendu par les frères Pierre et Guy Poupart.